Automobile : y a-t-il triche sur les consommations de carburant ?

Par latribune.fr  |   |  289  mots
Un pot d'échappement. Les nouveaux modèles sont soumis à de nouvelles réglementations plus restrictives en matière d'émission de CO2.
Une association accuse les constructeurs automobiles de tricher sur les indications de consommation de carburant. Les grands groupes se défendent en affirmant se conformer aux critères définis par la Commission européenne.

Les consommations de carburant affichées par les constructeurs étaient faussées... On le savait déjà ! Ce que l'on savait moins c'est l'ampleur de l'écart entre la consommation affichée, et la consommation réelle...

Une association baptisée Transport et Environnement (T&E) accuse certains constructeurs de "tricher". T&E s'est basée sur des données récoltées par un organisme indépendant, l'ICCT (International Council on Clean Transportation). D'après celle-ci, l'écart moyen entre les consommations annoncées et celles constatées en situation réelle serait de 31%.

Mercedes remporterait la première place du podium avec un écart de 40%. Renault, Fiat, PSA et Toyota, en queue de peloton, affiche un écart de 25%, toujours selon les critères de T&E. Autrement dit, tout le monde triche, à en croire cette étude. L'association explique que l'écart s'est considérablement creusé puisqu'il n'était que de 7% en 2001 en moyenne.

Une norme qui date des années 1990

Difficile pour autant d'accuser les constructeurs de tricheurs puisqu'ils sont soumis à une réglementation européenne appelée New European Driving Cycle (NEDC). Les critères retenus pour définir leurs consommations de carburant sont donc légaux. Il n'en reste pas moins que la directive européenne semble ne pas avoir pris la mesure de l'évolution des comportements routiers des conducteurs, n'actualisant pas une réglementation qui date des années 90.

Ainsi, la norme d'homologation NEDC impose des tests sur une distance de 11 km à 33 km/h. La climatisation et les phares ne sont pas pris en compte. C'est d'ailleurs sur la base de ces critères que la Commission européenne définit ses objectifs de réduction de consommation de CO2.