Autolib' : vers une résiliation du contrat conclu avec Bolloré

Par latribune.fr  |   |  396  mots
Le lancement en 2011 du réseau de voitures électriques à louer, en libre-service dans Paris et les communes limitrophes, était une première mondiale.
Le syndicat Autolib' Vélib' Métropole (SAVM) a annoncé, ce vendredi 15 juin, qu'il proposera le 21 juin aux 98 communes qui le composent, dont Paris, de résilier le contrat conclu avec le groupe Bolloré pour ce dispositif de voitures électriques en autopartage.

Bientôt la fin de l'aventure Autolib', initiée en 2011 ? Catherine Baratti-Elbaz, la présidente du syndicat Autolib' Vélib' Métropole (SAVM) a annoncé ce vendredi 15 juin dans un communiqué qu'elle proposera aux 98 communes qui composent le-dit syndicat , dont Paris, de résilier le contrat conclu avec le groupe Bolloré et ce, lors du comité syndical du 21 juin prochain.

"En rompant il y a un mois la procédure de conciliation et en exigeant le versement par les communes de sommes astronomiques, le groupe Bolloré ne nous a pas laissé le choix (...) Les communes de la métropole ne verseront pas les 233 millions d'euros que le groupe Bolloré exige", a-t-elle ajouté.

Et de préciser :

"Nous estimons par ailleurs que cette délégation de service public est obsolète dans sa forme au regard des nouveaux usages."

"Il ne s'agira pas de remplacer Autolib' par un seul acteur, mais par plusieurs"

Le groupe Bolloré a estimé à 293,6 millions d'euros la dette d'exploitation du service lancé en fanfare en 2011 sous Bertrand Delanoë (PS), jusqu'à la fin du contrat en 2023 Contraint par contrat à donner de sa poche 60 millions d'euros, il a demandé aux collectivités utilisatrices du service dans la métropole, dont surtout Paris, de lui verser 46 millions d'euros par an pour régler le reste.

"Payer les sommes astronomiques exigées par le groupe Bolloré pourrait mettre en péril l'équilibre budgétaire des communes concernées", met en garde la présidente.

Selon le syndicat, les premières estimations qu'il a réalisées montre que le coût de cette résiliation pour les communes sera de "plusieurs dizaines de millions d'euros, soit un coût considérablement inférieur aux 233 millions d'euros exigés par le groupe Bolloré".

Cette éventuelle résiliation est "l'opportunité de mettre au service des usagers de nouvelles solutions", selon Mme Baratti-Elbaz.

"Il ne s'agira pas de remplacer Autolib' par un seul acteur, mais par plusieurs qui proposeront des solutions complémentaires, adaptées à chacun : pour des trajets intramuros, pour des trajets petite couronne - Paris, pour des locations longue durée quand on veut partir en week-end, etc.".

Le Syndicat affirme être "d'ores et déjà en discussion avec de nombreux acteurs pour organiser très vite ces nouvelles solutions d'autopartage. Les premières seront initiées avant la fin de l'année", conclut-elle.

(Avec AFP)