Carlos Ghosn va sortir de prison, le point sur l'enquête

Par Nabil Bourassi  |   |  454  mots
Cette affaire a suscité une incroyable stupeur en France où Carlos Ghosn est connu pour être l'un des capitaines d'industrie les plus influents. (Crédits : Toru Hanai)
La justice japonaise a rejeté les demandes et recours du procureur visant à prolonger la garde à vue du patron de Renault. Sa libération sous caution est imminente. Il va pouvoir se défendre contre des accusations de rémunération opaque.

C'est désormais une certitude, Carlos Ghosn va sortir de prison. Ce jeudi, en seulement quelques heures, la justice japonaise a, tour à tour, annulé la demande de prolongation de garde à vue du patron de Renault -qui dure déjà depuis le 19 novembre dernier-, puis rejeté l'appel du procureur de Tokyo.

Les avocats de Carlos Ghosn travaillent désormais aux conditions de sa sortie de prison qui se fera très probablement sous caution, et qui devrait avoir lieu, si l'on en croit la presse japonaise, dès vendredi.

Incroyable stupeur en France

Carlos Ghosn est accusé de ne pas avoir communiqué aux autorités boursières japonaises une partie de ses revenus. Il a été mis en examen le 10 décembre dernier, mais immédiatement arrêté une deuxième fois, toujours dans le cadre d'une garde à vue, pour de nouveaux soupçons de fraude.

Cette affaire a suscité une incroyable stupeur en France où Carlos Ghosn est connu pour être l'un des capitaines d'industrie les plus influents. Il est estimé pour avoir consolidé l'Alliance Renault-Nissan, proclamé premier constructeur automobile mondial depuis la prise de contrôle de Mitsubishi en 2017 et pour laquelle Renault a lié son destin.

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Le gouvernement français et la direction générale de Renault, bien que décapitée, avait immédiatement réagi en nommant une direction provisoire sans démettre Carlos Ghosn de son poste de Pdg du constructeur automobile français, alors qu'il a été démis de ses fonctions de président du conseil d'administration de Nissan puis de Mitsubishi. Dans le même temps, les autorités françaises ont réclamé de pouvoir consulter le dossier d'accusation porté contre Carlos Ghosn, ou du moins la version constituée par Nissan, puisque c'est bien celle-ci qui a conduit la justice japonaise à procéder à cette arrestation.

Des faits très graves ?

Nissan a fini par transmettre ce dossier trois semaines seulement après le début de l'affaire. Renault n'a encore rien révélé du contenu du dossier, laissant à ses avocats le soin de l'analyser en détail. D'après des informations révélées par Les Echos, il s'avérerait que les griefs retenus contre Carlos Ghosn soient très graves puisqu'il s'agirait de faits de rémunérations opaques versées par la structure hollandaise, celle-là même qui abrite Renault-Nissan B.V. (RNBV), soit le holding qui chapeaute l'Alliance.

Désormais, la sortie de Carlos Ghosn de prison permettrait d'entendre celui-ci s'exprimer enfin sur le fond de cette affaire, ou du moins de se défendre puisqu'il a jusqu'ici toujours proclamé son innocence auprès des juges.