Dyson fabriquera sa voiture électrique à Singapour et déçoit les pro-Brexit

Par Nabil Bourassi  |   |  421  mots
James Dyson promet une conception radicale à la voiture électrique qu'il souhaite lancer en 2021 sur le marché. (Crédits : DR)
Le spécialiste britannique de l'électroménager a dévoilé un nouveau volet de sa stratégie de voiture électrique. Malgré la position pro-Brexit de son fondateur, James Dyson, l'entreprise a décidé de fabriquer sa voiture électrique à Singapour.

Deux entreprises, deux dirigeants, deux approches radicalement différentes. Lorsqu'Elon Musk lance une voiture électrique, il présente d'abord le modèle avant de réfléchir à son industrialisation. À l'inverse, John Dyson déroule d'abord sa stratégie de production avant de dévoiler, ne serait-ce qu'un concept car.

Dyson, le pro-Brexit, produira en Asie

Ce mardi 23 octobre, l'entreprise britannique connue pour avoir révolutionné l'électroménager avec ses aspirateurs sans sacs et plus récemment avec des sèches-cheveux, a présenté son projet d'usine de fabrication. Étrangement, Dyson a élu domicile à Singapour, lointaine cité-État de l'Asie du Sud-Est. D'autant plus étrange, que James Dyson était un fervent militant du Brexit.

"Notre présence et nos équipes actuelles à Singapour associées aux compétences avancées importantes de ce pays en matière de fabrication, en faisaient un favori", a indiqué Jim Rowan, Pdg du groupe "Singapour donne également accès à des marchés à forte croissance, de même qu'à une chaîne logistique très complète et à une main d'oeuvre hautement qualifiée", a-t-il poursuivi dans un mail adressé au personnel avant de le rendre public.

C'est en septembre 2017 que l'entreprise britannique a annoncé qu'elle travaillait depuis 2014 sur un projet de voiture électrique. L'été dernier, elle annonçait le rachat d'une ancienne base aérienne de l'armée de l'air pour y installer son équipe de recherche et développement.

Un projet "radical"

Le projet d'investissement de Dyson dans la voiture électrique a été estimé à 2,5 milliards d'euros, et James Dyson vise une commercialisation en 2021. On n'en sait pas beaucoup plus... C'est tout juste si l'inventeur britannique a concédé cet été quelques indices au magazine GQ. Il a indiqué que ce serait nécessairement une voiture haut de gamme, équipée de systèmes d'assistants de conduite. James Dyson a promis un "concept radical" sur le marché.

Pour lui, la voiture électrique est une fantastique fenêtre de tir pour pénétrer sur un marché verrouillé par les constructeurs historiques. C'est aussi l'occasion d'amortir ses efforts dans les batteries qui équipent ses produits électroménagers. D'autant que James Dyson veut miser sur la batterie solide, cette technologie de rupture qui promet de doubler l'autonomie des voitures électriques tout en réduisant drastiquement le temps de charge (on parle en minute et non plus en heures).

Dyson est connu pour sa capacité d'innovation, et jusqu'ici, il n'a jamais déçu son public. Les constructeurs automobiles regarderont la suite à la loupe, et Tesla, plus encore...