En Norvège, une voiture sur cinq est électrique, un record mondial

Par latribune.fr  |   |  705  mots
La Norvège s'est fixé 2025 pour que toutes les voitures neuves soient « zéro émission », soit dix ans plus tôt que l'Union européenne. (Crédits : Shutterstock)
La Norvège est le premier pays au monde à avoir 20% de voitures roulant à l'électrique, soit un véhicule sur cinq. Une proportion qui a doublé en moins de trois ans, grâce à un plan ambitieux du gouvernement qui n'a pas lésiné sur les subventions. L'exécutif norvégien va toutefois réduire certains avantages face au coût qu'ils représentent pour les finances publiques. En comparaison, moins de 1% du parc automobile français est électrique.

En matière de voitures électriques, la Norvège est la reine des superlatifs. C'est en effet, et de loin, le pays comptant le plus grand nombre de véhicules circulant sans émission par habitant. Et aussi celui dont la plus grande proportion du parc automobile national est électrique. « Un nombre croissant de bons modèles de voitures électriques sont mis en circulation sur les routes norvégiennes », s'est félicitée la secrétaire générale de l'association norvégienne des véhicules électriques, Christina Bu, sur son site internet.

Il a d'abord fallu 10 ans à la Norvège pour que la part de l'électrique dans son parc automobile passe de 0% à 10%. Un palier atteint en mars 2020. Moins de trois années ont donc été nécessaires pour doubler cette proportion, a relevé l'association. Elle estime d'ailleurs que le cap des 30% pourrait être atteint d'ici deux ans.

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Des ventes boostées grâce aux avantages octroyés...

La Norvège s'est fixé 2025 pour que toutes les voitures neuves soient « zéro émission ». Soit dix ans plus tôt que l'Union européenne qui vient seulement de décider un couperet en 2035. Pour l'atteindre, elle a défini un cap clair et ambitieux - sans doute le plus ambitieux au monde - et n'a pas lésiné sur les subventions, simples et très généreuses.

Les voitures « propres » ont pour cela bénéficié en effet de multiples avantages : exemption de quasiment toutes taxes, notamment la TVA, prix réduits pour les parkings publics et les péages urbains, autorisation d'utiliser sous certaines conditions les couloirs de bus... Le coût élevé de ces véhicules pouvait ainsi être plus vite rentabilisé pour les automobilistes. Et les voitures électriques représentent aujourd'hui environ 80% des nouvelles immatriculations en Norvège, d'autant que de plus en plus de modèles sont disponibles sur le marché.

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... sur lesquels revient en partie le gouvernement norvégien

Reste que, pour ce pays qui est aussi le plus gros producteur d'hydrocarbures d'Europe de l'Ouest, l'augmentation des achats de voitures électriques représente un énorme manque à gagner pour les finances publiques. C'est pourquoi les autorités norvégiennes ont décidé de revenir sur certains avantages à compter de 2023.

Ainsi, à partir du 1er janvier prochain, l'exemption de TVA (d'un taux de 25%) lors de l'acquisition d'un véhicule électrique neuf ne vaudra plus que dans la limite d'un prix d'achat de 500.000 couronnes (environ 47.000 euros).

Autrement dit, les avantages seront réservés aux voitures coûtant moins de 47.000 euros, ce qui exclura le segment de haut-de-gamme, c'est-à-dire celui de Tesla et de certains modèles électriques de constructeurs « premium » tels que Mercedes et Audi.

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Les Français séduit par l'électrique, du moins dans l'idée

La France fait pâle figure, en comparaison : les voitures électriques représentaient 0,64% de son parc automobile au 1er janvier 2021, selon des statistiques officielles. Mais sur les 11 premiers mois de l'année 2022, les ventes de voitures électriques représentent 13% du total des ventes de véhicules en France, selon les chiffres publiés début décembre par la Plateforme automobile. Contre 10% en 2021 et 1% en 2017. Sur le seul mois de novembre, il s'est vendu près de 179.000 véhicules électriques en France, contre 513.000 voitures essence et 217.500 diesel.

Un déclic s'est opéré dans l'esprit des Français, même si les chiffres sont encore faibles. Selon un sondage Odoxa d'octobre dernier, 30% des d'entre eux songent à acheter une voiture électrique et 54% une hybride, malgré les freins qui demeurent. Au-delà du coût (72%), le manque d'autonomie (53%) et de bornes de recharge (37%) constituent les principaux freins à l'achat d'une voiture électrique. Bonne nouvelle toutefois : ils ne sont que 12% de Français à se dire « attachés » au véhicule thermique. Reste qu'en 2035, 20 millions de véhicules thermiques devraient être en circulation en France, soit encore la moitié du parc automobile français.

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(Avec AFP)