Le syndicat américain de l’automobile UAW menace les Big Three de durcir la grève (Stellantis, GM, Ford)

Par latribune.fr  |   |  456  mots
(Crédits : REBECCA COOK)
Le mouvement de grève entamé vendredi chez les trois principaux constructeurs automobiles américains pourrait connaître une « amplification » si de meilleures propositions ne sont pas faites, a prévenu dimanche Shawn Fain, le chef du syndicat UAW des ouvriers du secteur.

Le puissant syndicat du secteur automobile américain, United Auto Workers (UAW), met la pression sur les Big three, General Motors, Ford, Stellantis. Ce dimanche, au troisième jour d'une grève historique pour des hausses de salaire, le syndicat a menacé d'amplifier le mouvement, qui touche pour l'heure trois sites industriels, si les constructeurs n'amélioraient pas leurs propositions. De tels mouvements pour améliorer les conventions collectives d'un secteur peuvent durer très longtemps aux Etats-Unis. Dans l'aéronautique par exemple, les ouvriers de Boeing avaient débrayé 57 jours en 2008. « amplification »

Ce samedi, Stellantis a proposé une hausse de 21% au cours des quatre prochaines années, contre 14,5% jusqu'ici. Un niveau quasi-identique à ceux de GM et Ford qui proposent tous deux une augmentation de 20%. Des propositions très éloignées de celles de UAW qui demande une augmentation de 40%, dont la moitié immédiatement.

Les ouvriers « en ont marre »

« Si nous n'obtenons pas de meilleures offres (...), nous allons procéder à une amplification » de la grève, a déclaré le patron de l'UAW, Shawn Fain, lors d'une interview à la chaîne CBS. « Ça fait des décennies qu'on est laissés à la traîne », a-t-il ajouté, expliquant que les ouvriers qu'ils représentent « en ont marre ».

Pour rappel, le syndicat de ne pas annoncer une grève générale, préférant cibler dans un premier temps quelques usines. Trois sites sont à l'arrêt depuis vendredi, une usine General Motors à Wentzville (Missouri), une autre de Stellantis à Toledo (Ohio), ainsi qu'une antenne de Ford à Wayne (Michigan), qui produisent notamment la Ford Bronco, la Jeep Wrangler et la Chevrolet Colorado. Au total, près de 12.700 travailleurs sont en grève.

Les négociations continuent

Des discussions doivent se poursuivre dimanche entre les grévistes et General Motors ainsi que lundi avec Stellantis. Samedi, Stellantis a indiqué avoir rejeté la proposition de reprendre l'activité de l'usine de Belvidere dans l'Illinois, mis à l'arrêt en février par le constructeur pour des raisons de coûts de la production de véhicules électriques. Dimanche, le constructeur a indiqué être prêt à négocier quant au futur de cette usine Vendredi, Ford a indiqué avoir licencié temporairement 600 salariés d'une usine du Michigan à cause de l'impact de la grève et General Motors a indiqué à 2.000 salariés que leur usine du Kansas restera fermée lundi et mardi.

La grève intervient dans un contexte de profonds changements pour l'industrie automobile, qui effectue sa mue vers l'électrique. Ford, comme GM et Stellantis, investit des milliards de dollars pour construire de nouvelles usines et préparer les sites existants à cette nouvelle ère. Et l'incertitude règne parmi les ouvriers de l'auto sur ce que ces changements signifient pour eux.