
Les trois plus grands constructeurs automobiles aux Etats-Unis- General Motors, Ford et Stellantis -ont repris, samedi, leurs discussions avec le syndicat UAW (United Auto Workers) pour tenter de trouver une issue à la grève qui paralyse de nombreux sites de production depuis vendredi.
Le syndicat a lancé des grèves ciblées contre les trois constructeurs automobiles de Détroit tôt vendredi matin avec des arrêts de travail qui concernent des usines qui fabriquent des modèles très populaires comme la Ford Bronco, la Chevrolet Colorado ou bien la Jeep Wrangler. C'est la première fois dans l'histoire de l'automobile américaine que l'UAW frappe les trois constructeurs automobiles de Détroit en même temps.
Stellantis relève son offre
« Nous avons eu des discussions raisonnablement productives avec Ford aujourd'hui », a indiqué l'UAW (United Auto Workers) à l'AFP. Et « Stellantis et l'UAW ont entamé une étape critique des négociations » a indiqué samedi le constructeur automobile, né de la fusion en 2021 entre Fiat Chrysler et Peugeot.
Stellantis a d'ailleurs relevé son offre et propose désormais une hausse des salaire de « près de 21% » sur la durée de la nouvelle convention collective, soit quatre ans, contre 14,5% il y a encore une semaine. C'est encore loin cependant des 40% réclamés par l'UAW. General Motors et Ford proposent de leur côté de relever les salaires de 20% sur la période.
Le mouvement pourrait même prendre de l'ampleur, a prévenu dimanche le syndicat , si « de meilleures propositions ne sont pas faites ». «Cela fait des décennies qu'on est laissé à la traîne», a ajouté Shawn Fain,le président de l'UAW.
Si les grèves ont commencé en même temps, le groupe franco-italien pourrait avoir plus de mal à trouver un accord que ses concurrents Fort et General Motors. Le constructeur est en effet engagé dans une rationalisation de sa production aux Etats-Unis, au nom de la transition vers l'électrique, qui pourrait se traduire par des ventes ou des fermetures de 18 sites, dont des usines et des dépôts de stockage, sur un total de 35 usines et centres de dépôts ou de distribution de pièces aux Etats-Unis.
Un conflit social très politique
Pour autant, Stellantis a réaffirmé samedi que la transition vers l'électrique se ferait sans suppression de postes, une crainte majeure des syndicats, largement attisée d'ailleurs par des élus républicains. Ces derniers mettent le conflit social sur le dos du président américain Joe Biden et sa responsabilité supposée dans l'inflation et sa politique en faveur de la transition énergétique.
Le gouvernement a proposé, en avril, de nouveaux standards d'émissions de CO2 plus contraignants, qui pourraient porter à 67% la proportion de véhicules électriques parmi les voitures non utilitaires aux Etats-Unis d'ici 2032. L'enjeu est considérable pour Joe Biden, candidat à un second mandat, qui a envoyé, vendredi, un message de soutien au syndicat UAW et a appelé les constructeurs à « aller plus loin » dans leurs propositions.
(Avec agences)
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