La plus grande grève de l'histoire de l'automobile américaine se dessine chez les « Big Three » (Ford, GM, Stellantis)

Le puissant syndicat des ouvriers automobiles UAW n'est pas encore parvenu à trouver un accord salarial avec Ford, General Motors et Stellantis, alors que la précédente convention expire ce jeudi soir. Bernie Sanders et Donald Trump ont manifesté leur soutien aux employés au bord de la grève.
L'UAW réclame des hausses salariales conséquentes pour ses quelque 150.000 membres, arguant des bénéfices record des constructeurs.
L'UAW réclame des hausses salariales conséquentes pour ses quelque 150.000 membres, arguant des bénéfices record des constructeurs. (Crédits : JONATHAN ERNST)

C'est peut-être la plus grande grève jamais observée dans la longue histoire du secteur automobile américain qui se dessine chez les fameux  « Big Three » - Ford, General Motors et Stellantis (propriétaire de Chrysler)-. Alors que la convention collective qui régit leurs règles de droit de travail expire ce jeudi soir à minuit heure locale dans le Michigan, le puissant syndicat  United Auto Workers (UAW) et les directions des constructeurs automobiles ne sont toujours pas parvenus à se mettre d'accord mercredi, au premier jour du salon automobile de Detroit.

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« Nous nous préparons à faire grève dans ces entreprises d'une manière jamais vue auparavant », a lancé en guise d'avertissement mercredi Shawn Fain, président de UAW. Selon lui, les positions du syndicat et des directions pour établir un accord sont « très éloignées ».

Ce dernier a confirmé que l'arrêt de travail pourrait commencer dès vendredi matin dans un nombre limité d'usines, et pourrait s'étendre progressivement selon l'évolution des négociations entre patrons et représentants des salariés. Les discussions se sont ouvertes il y a déjà plusieurs mois.

Un conflit social au tour très politique

Sous la houlette de Shawn Fain, l'organisation UAW réclame des hausses salariales conséquentes pour ses quelque 150.000 membres, arguant des bénéfices record des constructeurs. Le syndicat exige des hausses salariales de 40%, équivalentes à celles octroyées aux dirigeants ces dernières années, assorties de garanties sur la sécurité des emplois pendant la transition brutale et risquée que va vivre l'industrie automobile vers l'électrique.

Le patron de Ford, Jim Farley, affichait pourtant son optimisme mardi, évoquant une troisième offre à l'UAW, la « plus généreuse » selon lui en 80 ans de collaboration entre le constructeur et le syndicat : augmentations de salaire, mesures de protection contre l'inflation, 17 jours de congés payés et des cotisations plus importantes pour la retraite. Avant d'affirmer que certaines demandes auxquelles il refuse d'accéder comme la semaine de 32 heures ou de quatre jours menaceraient « la viabilité de l'entreprise ».

Plus inattendu, ce conflit social dans l'une des grandes industries emblématiques de l'Amérique prend un tour politique. L'UAW a reçu le soutien du sénateur de gauche radicale Bernie Sanders, qui participera vendredi à un rassemblement dans le centre-ville de Détroit.

Lourdes conséquences économiques potentielles

A droite de l'échiquier politique, l'ancien président Donald Trump, en course pour la Maison Blanche en 2024, exhorte les membres de l'UAW à « faire de l'abrogation complète et totale de l'insensée obligation de véhicules électriques de Joe Biden leur principale et non-négociable demande dans toute grève » un préalable à tout accord salarial. Sinon, le milliardaire prédit que « l'industrie automobile américaine cessera d'exister et tous vos emplois seront envoyés en Chine ».

Le président Joe Biden souhaite que la moitié des voitures vendues en 2030 aux États-Unis soient sans émissions (électriques ou à hydrogène) ou à faibles émissions (hybrides rechargeables).

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Les conséquences économiques d'une grève, si elle se produit, dépendront de son ampleur et de sa durée. Dans le pire des scénarios, à savoir les trois groupes touchés sur une longue durée, la consommation des ménages pourraient souffrir et des licenciements chez les fournisseurs des constructeurs se décider, selon des experts du secteur.

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Commentaires 3
à écrit le 16/09/2023 à 16:59
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Sa pue cette histoire surtout que si il font faillite le marché chinois v va s'installer en force

à écrit le 14/09/2023 à 7:52
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Bernie Sanders, un véritable révolutionnaire au programme économique bien plus poussé que la france insoumise, le gars qui veut tout prendre par l’impôt ce que dépasse un milliard de dollars de capital. Un jour on le remerciera peut-être tous même si...

le 14/09/2023 à 15:20
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Bernie le papy il pèse quoi dans l'électorat US ?

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