Nissan pourrait supprimer plus de 10.000 emplois pour survivre

Par Anne Beade, AFP  |   |  276  mots
(Crédits : Aly Song)
Le constructeur japonais Nissan s'apprête à annoncer jeudi des mesures drastiques pour redresser ses comptes. Les médias japonais évoquent plus de 10.000 suppressions de postes.

Jadis force de l'alliance qui l'unit au français Renault, Nissan est actuellement en plein marasme. Au point que le constructeur japonais s'apprête à annoncer jeudi des mesures drastiques pour redresser ses comptes, les médias japonais évoquant plus de 10.000 suppressions de postes. Son patron, Hiroto Saikawa, avait prévenu au printemps: les réformes seront douloureuses, et le groupe n'a pas d'autre choix, acculé selon lui par la stratégie d'expansion à marche forcée menée par Carlos Ghosn, sauveur aujourd'hui vilipendé.

"Nous ne commentons pas les spéculations", a réagi une porte-parole de Nissan. Mais un des administrateurs, interrogé sur le sujet mercredi en fin de journée lors d'un briefing informel au siège de Yokohama (banlieue de Tokyo), n'a pas démenti."Des explications seront fournies demain (jeudi)", à l'occasion de la publication des résultats du premier trimestre, a souligné Motoo Nagai. "Il ne s'agit pas d'une simple restructuration, il s'agit de revitaliser le groupe, le faire renouer avec la croissance", a-t-il dit, tentant de justifier les coupes sombres.

Mitsubishi Motors tire aussi la langue

Après une dégringolade de ses profits l'an dernier, Nissan devrait faire état d'un nouveau plongeon de son bénéfice opérationnel au premier trimestre de l'exercice en cours (avril-juin), bien en deçà des estimations des analystes. Le recul de 90%, initialement rapporté par le quotidien économique Nikkei, est "globalement exact", a indiqué le groupe dans un bref communiqué.

Son compatriote Mitsubishi Motors, dernier venu dans l'alliance, est lui aussi en difficultés, même si le tableau n'est pas aussi noir: il a annoncé mercredi un bénéfice net trimestriel en chute de 67%.