Renault menace de bloquer une réforme de gouvernance chez Nissan

Le constructeur automobile français Renault, partenaire et principal actionnaire de Nissan, menace de bloquer un changement de réforme de la gouvernance de l'entreprise japonaise, a indiqué lundi le constructeur japonais, jugeant cette décision "extrêmement regrettable".
(Crédits : Kim Kyung Hoon)

L'Alliance prendrait-elle l'eau ?  Suite à des informations du Financial Times, Nissan a confirmé dans un communiqué avoir "reçu une lettre de Renault signalant son intention de s'abstenir de voter" sur la mise en place de trois comités (nominations, audit et rémunérations), lors de l'assemblée générale des actionnaires du constructeur nippon, prévue le 25 juin. Le courrier a été adressé par le président du conseil d'administration du groupe au losange, Jean-Dominique Senard, au patron de Nissan, Hiroto Saikawa.

Conséquence de l'affaire Ghosn

Ce dernier rappelle que la réforme de gouvernance a été "approuvée par l'ensemble des administrateurs", dont Jean-Dominique Senard, au terme d'un processus minutieux de plusieurs mois. "Nissan juge la nouvelle position de Renault des plus regrettables", ajoute M. Saikawa.

Contacté par l'AFP dimanche soir, un porte-parole de Renault n'avait pas réagi dans l'immédiat.

Cette abstention condamnerait une réforme qui doit être approuvée par une majorité des deux tiers, selon le FT. C'est lors de cette assemblée générale que doit être entérinée la remise à plat de la gouvernance de Nissan, pour tourner la page après la disgrâce de son ancien président du conseil d'administration - et PDG de Renault - Carlos Ghosn, arrêté en novembre 2018 et inculpé pour malversations présumées par la justice japonaise.

Cette affaire a tendu les relations entre Renault et Nissan, partenaires industriels liés depuis 20 ans par des participations croisées: Renault détient 43,4% de Nissan qui contrôle de son côté 15% du capital de l'entreprise au losange, à quasi égalité avec l'Etat français.

La position de Renault va intensifier les tensions

D'après le FT, Jean-Dominique Senard affirme désormais craindre dans sa lettre que les trois nouveaux comités soient utilisés d'une façon ou d'une autre pour réduire l'influence de Renault.

L'envoi de ce document va intensifier les tensions au sein de l'alliance automobile, alors que les dirigeants de Nissan avaient déjà rejeté au printemps une offre pour davantage d'intégration avec Renault.

Ils ont également été froissés d'avoir été tenus à l'écart de discussions pour une fusion entre le groupe français et l'italo-américain Fiat-Chrysler, qui ont finalement capoté jeudi dernier, dix jours seulement après avoir été révélées.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 16
à écrit le 11/06/2019 à 11:57
Signaler
La solution simple : Les Japonais menacent de sortir de l’accord et veulent récupérer leurs droits de vote chez Renault. Mais ayant déjà plus d’actions que l’Etat français (15%), ils prendraient de fait le contrôle conjoint de la gestion de Renault....

à écrit le 11/06/2019 à 11:42
Signaler
Il ne sert plus à rien d'épiloguer sur l'énorme erreur de l'Etat actionnaire qui a laissé Carlos Goshn abandonner les droits de vote de Renault au CA de Nissan pour conforter son propre pouvoir. Il faut se projeter sur l'avenir et ne pas oublier que...

à écrit le 11/06/2019 à 10:10
Signaler
N'est-il est pas temps de mettre fin à cette mascarade et lancer une OPA sur les 7 % de Nissan manquant (à diminuer du fait d'une part d'auto-détention) Les demandes de Nissan deviennent délirantes, le groupe perd du temps et de l'énergie dans une ...

à écrit le 11/06/2019 à 0:32
Signaler
Albert@ a entièrement raison.Je rajouterais que pour des raisons difficiles à comprendre ,Nissan a été et est toujours mal géré par les cadres japonais.Alors que leur gamme de voitures tient la route.Mais,là où Toyota triomphe, Nissan échoue,au point...

le 11/06/2019 à 17:02
Signaler
mais enfin êtes vous au courant des chiffres de Renault et Nissan ? sans Nissan Renault disparait! ....

à écrit le 10/06/2019 à 23:35
Signaler
Macron a sabordé les intérêts de Renault en 2015 en acceptant que Renault renonce à tout pouvoir de décision au sein du conseil d'administration de Nissan, ceci pour enterrer la hache de guerre avec Ghosn suite à l'histoire des droits de votes double...

à écrit le 10/06/2019 à 19:29
Signaler
Ne pas"tuer la Poule aux oeufs d'or" ! Tel devrait être l'imperatif pour Renault qui a bien besoin des copieux dividendes versés par Nissan...!Nissan exporte ses voitures premium sur des marchés inaccessibles a Renault, et risquerait de les perdre en...

le 12/06/2019 à 4:54
Signaler
Seul, votre commentaire est pertinent.

à écrit le 10/06/2019 à 16:38
Signaler
Macron a sabordé les intérêts de Renault en 2015 en acceptant la renonciation de Renault à tout pouvoir de décision au sein du conseil d'administration de Nissan, pour enterrer la hache de guerre avec Ghosn suite à l'histoire des droits de votes doub...

le 10/06/2019 à 18:25
Signaler
36 Milliards?:de Francs CFA alors.Quant au "pouvoir de nuisance",Renault se tirerait une balle dans le pied.L'un comme l'autre ont besoin de l'Alliance pour exister, et Renault deux fois plus que Nissan.Et en cas de divorce,Nissan retrouverait rapide...

le 11/06/2019 à 12:26
Signaler
vous y allez un peu fort...en 2015 certains ont plutôt vu une victoire de Macron qui a renforcé les droits de vote de l'état sur toute décision stratégique de l'alliance et refuser à Nissan des droits de vote sur Renault... Mais je comprends bien ...

à écrit le 10/06/2019 à 15:22
Signaler
Nissan est une filiale dont Renault est de très loin le plus gros actionnaire. Il est temps que Renault fasse preuve d'autorité et fasse comprendre au japonais que c'est lui qui décide. Que Nissan soit plus gros ou plus petit n'est pas la question. R...

le 10/06/2019 à 16:49
Signaler
Où avez-vous vu que Nissan est une filiale de Renault ? NON, c'est une alliance, un partenariat transnational entre deux constructeurs automobile. Si Renault a des filiales, dont de mystérieuses filiales néerlandaises, Nissan n'en est pas une.

le 10/06/2019 à 18:34
Signaler
C'est çà,on va les dresser.Pas sûr que ce soit la bonne méthode pour amadouer des Japonais qui sont deux fois plus gros que soi et qui rapportent la majorité des bénéfices et de la technologie à l'Alliance.Faut arrêter la méthode Coué pour faire accr...

à écrit le 10/06/2019 à 14:12
Signaler
La grosse erreur de 2015 : Renault détient 43,4% du capital de Nissan. Dans toute entreprise normale, avec 43,4% du capital on a la direction de l’entreprise, mais Renault a signé un accord ahurissant en 2015 (la faute à qui ?). En échange de la n...

le 10/06/2019 à 15:24
Signaler
Pourquoi l'Etat, actionnaire de référence de Renault a laissé faire une telle bétise??? Comment corriger cela et reprendre le contrôle effectif de cette filiale? Telles sont les questions auxquelles il est impératif de répondre

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.