Pollution : l'industrie automobile américaine met Trump sous pression

Par Nabil Bourassi  |   |  313  mots
L'industrie automobile américaine a promis des milliards de dollars d'investissements, exige désormais des contreparties. (Crédits : © Tobias Schwarz / Reuters)
Un courrier adressé au Président des Etats-Unis et paraphé par l'immense majorité des industriels automobiles installés aux Etats-Unis, demande au gouvernement de revenir sur les nouvelles exigences en matière de pollution.

Ils ont promis des milliards, voire parfois des dizaines de milliards de dollars d'investissements aux Etats-Unis... Donald Trump met au pas l'industrie automobile avant même d'être investi président. Il se targue alors du triomphe de sa méthode ! Les observateurs, qui tous s'inquiétaient des conséquences de ce protectionnisme exacerbé, se sont laissés surprendre par cette euphorie d'investissements. Il n'a pas fallu attendre très longtemps pour réaliser que ces promesses d'investissements n'étaient pas vaines, et que les mêmes industriels exigent des contreparties.

18 constructeurs automobiles signataires

Ce week-end, Reuters a publié une lettre que pas moins de 18 dirigeants de constructeurs automobiles implantés aux Etats-Unis ont adressée au président américain. Ils y réclament une révision des normes de dépollution imposée par la précédente administration.

D'après eux, ces normes "menacent les niveaux de production futurs, mettant en péril des centaines de milliers, voire un million, d'emplois". Ils ont calculé que cette réforme coûterait pas moins de 200 milliards de dollars sur 13 ans à l'industrie automobile.

La réforme des normes d'émissions avait été imposée par Barack Obama afin de réduire les émissions de polluants. Une première salve de normes avait été appliquée entre 2012 et 2016. L'agence de protection de l'environnement (EPA) avait jusqu'en 2018 pour définir de nouveaux objectifs pour la période arrivant à terme en 2022.

Un climato-sceptique pour lutter contre la pollution

Mais Donald Trump s'est déjà empressé de placer un proche à la tête de l'EPA, Scott Pruitt. Peu de doutes que les constructeurs automobiles rencontreront une oreille attentive à leurs revendications auprès de ce  Républicain connu pour ses positions climato-sceptiques et sa sensibilité pro-pétrolière. Celui-ci a d'ailleurs déjà annoncé qu'il allait réétudier les décisions de l'administration Obama sur les normes anti-pollution.