PSA poursuit la saignée des effectifs d'Opel

Par Nabil Bourassi  |   |  409  mots
(Crédits : INTS KALNINS)
Avec ce nouveau plan de 2.100 suppression d'emplois, Opel aura perdu près d'un quart de ses effectifs depuis son rachat par PSA en 2018. De nouvelles coupes dans les prochains mois ne sont pas à exclure...

Que restera-t-il de l'ancien Opel ? La marque, une gamme... Et des usines vidées de bientôt la moitié de ses effectifs. Le groupe PSA a annoncé mardi vouloir supprimer 2.100 postes supplémentaires à travers un plan de départs volontaires.

Ce plan concerne surtout les effectifs en Allemagne. Il n'empêche qu'en tout et pour tout, Opel aura détruit pratiquement 10.000 postes depuis son rachat par PSA en 2018... Soit près d'un quart de ses effectifs. Au moment de son rachat, Opel comptait alors environ 40.000 salariés.

En échange, le groupe s'engage à ne plus licencier en Allemagne jusqu'en juillet 2025. Ce plan s'accompagnera également d'investissements sur le site de Russelsheim, le fief historique d'Opel, et qui accueillera dès 2021 de nouveaux modèles.

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Le constructeur allemand veut poursuivre le redressement enclenché sous la houlette de Carlos Tavares, PDG de PSA, qui a racheté cette filiale de General Motors en août 2018. En moins d'un an, le constructeur est revenu dans le vert, après avoir fait perdre plus de 20 milliards au groupe américain sur les quinze dernières années.

Malgré le retour aux bénéfices, Carlos Tavares maintient la pression sur Opel, dans un contexte de ralentissement du marché, mais également dans la perspective des objectifs de CO2.

De nouvelles coupes en perspectives

Si ce plan concerne l'Allemagne, le reste des effectifs n'est pas à l'abri de nouvelles coupes. Le Brexit et la fusion avec Fiat Chrysler Automobiles pourraient justifier de nouveaux ajustements pour Opel. Ainsi, l'usine d'Ellesmere Port, près de Liverpool, qui produit l'Astra est toujours en sursis. En cas de hard Brexit, PSA rapatriera la production de la prochaine Astra sur le continent et condamnerait ainsi cette usine qui a déjà été durement touchée par les restructurations, passant de 1.700 salariés à un petit millier en moins de deux ans. Moins immédiate, la fusion avec le groupe Fiat Chrysler Automobiles ne pourra pas être sans conséquences pour Opel. Avec des usines structurellement sous-capacitaires, le groupe Fiat va subir un traitement de cheval pour réduire ses capacités. Mais il y aura nécessairement des redéploiements de production à l'échelle du groupe.

Certes, les profits sont de retour, la gamme est renouvelée sur la base de nouvelles plateformes, et les modèles seront équipées de nouvelles technologies. Mais ce redressement aura été payé au prix fort.