La CGT accuse PSA de préparer un plan de suppressions de poste

Par latribune.fr  |   |  481  mots
D'après une note interne divulguée par le syndicat, le constructeur automobile français s'apprêterait à supprimer 2.133 postes en 2017 dans ses usines françaises, révèle le site Franceinfo. La direction de PSA a démenti cette information.

Le groupe PSA supprimerait 2.133 postes en 2017 dans ses usines françaises, selon des documents internes. Le groupe ne prévoit pas de licenciements secs. Il s'agira de départs volontaires non-remplacés, de préretraites ainsi que de congés longue durée.

Depuis début 2013 et la fermeture du site d'Aulnay-sous-Bois, le constructeur automobile a supprimé 17.000 postes au total. PSA, qui était au bord du dépôt de bilan il y a quatre ans, se porte mieux, avec des ventes en hausse de plus de 7% en Europe au premier semestre 2016.

Mais, sur fond de Brexit et de chute des ventes de véhicules diesel, il faut aborder l'avenir "avec prudence", justifie la direction dans ces documents internes. Et, pour elle, cela passe notamment par une réduction de la masse salariale. Ces 2.133 emplois supprimés seront au cœur d'un comité central d'entreprise extraordinaire lundi après-midi au siège de PSA Peugeot-Citroën, à Paris.

De son côté, PSA a démenti cette information, promettant une communication plus détaillée sur ses projets après en avoir débattu avec le Comité centrale d'entreprise prévu ce lundi après-midi.

"18.000 emplois européens dépendent du diesel"

Avec 5,5 millions de véhicules roulant au diesel, la France est la championne d'Europe des voitures "sales" selon une récente étude de l'ONG Transport et Environnement. Le gouvernement a promis de resserrer progressivement la fiscalité entre l'essence et le diesel, déjà redescendu à 52,7% des immatriculations neuves françaises depuis début 2016, contre 63,9% deux ans plus tôt. Mercredi 12 octobre, dans un rapport parlementaire, des députés, dont l'ancienne ministre PS Delphine Batho, préconisent la fin des avantages fiscaux du diesel en cinq ans et des normes européennes plus strictes.

Cette recommandation est loin de rassurer les syndicats des constructeurs automobiles français. Dans un communiqué, Force ouvrière (FO), la première force syndicale du Groupe PSA, a exprimé "sa vive inquiétude sur les conséquences industrielles, économiques et sociales de la véritable chasse au diesel qui s'intensifie depuis quelques mois". Selon FO, "18.000 emplois européens dépendent du diesel" au sein de l'entreprise qui, fin 2015, employait près de 88.000 salariés en Europe.

Cette politique représente une "menace sociale" qualifiée "d'immense" par le délégué central de FO-PSA Christian Lafaye, cité dans le communiqué, qui évoque "une aberration écologique mais aussi industrielle". Selon lui, le diesel est "une technologie propre" notamment parce qu'un moteur de ce type "consomme 25% de carburant en moins et émet 15% de CO2 en moins".

Il dénonce "toute tentative idéologique pour freiner cette technologie et risquer d'impacter violemment l'emploi avec des conséquences sociales dramatiques". En cas de baisse continue des ventes diesel, FO réclame des aides pour les constructeurs afin qu'ils puissent "reconvertir leur outil industriel pour le maintenir en France".

(avec AFP)