L'artisanat du bâtiment compte sur le gouvernement pour enrayer sa chute

Par latribune.fr (avec AFP et Reuters)  |   |  400  mots
À fin 2014 les carnets de commandes ne représentaient plus que deux mois de travail (67 jours).
Après une baisse de 3% en 2013, l'activité dans le secteur a chute de 2% en 2014, selon la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment.

Une perte évaluée à plus de 30 emplois par jour, soit quelque 12.000 en 2014. Pour la troisième année consécutive, l'activité de l'artisanat du bâtiment en France a régressé en 2014, de 2% après 3% en 2013, a annoncé jeudi 22 janvier la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), qui représente 370.000 petites entreprises qui constituent 98% des sociétés du secteur en France et emploient 60% des salariés du bâtiment.

"Nous passons de difficultés qui paraissaient à un moment de conjoncture, à quelque chose qui devient structurel", a averti Patrick Liébus, président de la Capeb, au cours d'une conférence de presse. "Nous sommes dans une phase où les choses ne reviendront plus jamais en arrière."

À fin 2014 les carnets de commandes ne représentaient plus que deux mois de travail (67 jours) tandis que près d'une entreprise sur deux (45% contre 40% un an plus tôt) déclarait avoir un besoin de trésorerie de 20.000 euros en moyenne (contre 17.000 euros au 3e trimestre), selon l'organisation.

Rencontre avec Macron

Dans ce contexte, Patrick Liébus rencontrera le ministre de l'Économie Emmanuel Macron début février pour plaider un retour à une TVA de 5,5% sur les travaux, contre 10% actuellement. Il dénoncera également la concurrence du régime des autoentrepreneurs ou d'expériences comme celles de la Poste en Vendée, consistant à confier des diagnostics énergétiques à ses facteurs, que les artisans assimilent à une concurrence déloyale.

Car si la profession a "fait de gros efforts pour se former et se préparer à l'éco-conditionnalité", les chantiers ne sont toutefois pas encore là et Patrick Libéus espère "beaucoup des plans du gouvernement pour impulser une relance que nous attendons depuis trois ans".

La baisse va se poursuivre mais à un niveau moindre en 2015

La Capeb table encore sur une baisse d'environ 1% en 2015. Toutefois, le second semestre pourrait être un peu meilleur que le premier, grâce aux plans de relance du logement initiés l'an dernier, espère la confédération.

Toutefois, le nombre de mises en chantier de logements sur un an cumulé était inférieur à 300.000 à fin novembre, soit un recul de 11,4% sur un an, bien loin de l'objectif gouvernemental de 500.000. "D'autant que [...] face aux inquiétudes persistantes sur l'emploi, les ménages se sécurisent en épargnant plutôt qu'en investissant dans des travaux", déplore Patrick Libéus.