LafargeHolcim : du ciment franco-suisse dans le mur de Trump ?

Par latribune.fr  |   |  443  mots
L'entreprise, qui a renoué avec les bénéfices en 2016, admet vouloir être un des grands gagnants du programme d'investissements de 1.000 milliards de dollars promis par Donald Trump pour rénover les infrastructures américaines.
"Nous sommes aux Etats-Unis pour servir nos clients et répondre à leurs besoins. Nous ne sommes pas une organisation politique", justifie le PDG Eric Olsen, qui se dit prêt à vendre du ciment pour le mur entre les Etats-Unis et le Mexique. Le groupe prévoit de nombreuses créations de postes dans le pays.

Business is business. Pas d'état d'âme, pas de politique, pour le géant franco-suisse LafargeHolcim. Le cimentier s'est déclaré prêt, par la voix de son PDG Eric Olsen dans une interview à l'AFP,  à vendre son ciment pour le mur anti-clandestins promis par le président Donald Trump. "Nous sommes prêts à fournir nos matériaux de construction pour tous types de projets d'infrastructures aux Etats-Unis", a assuré le dirigeant, interrogé sur sa possible participation à ce chantier controversé à la frontière américano-mexicaine. "Nous sommes le premier cimentier aux Etats-Unis (...) Nous sommes ici pour soutenir la construction et le développement du pays", justifie, en anglais, le dirigeant, récusant tout positionnement partisan.

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Le groupe irlandais CRH a refusé

"Nous sommes ici (aux Etats-Unis) pour servir nos clients et répondre à leurs besoins. Nous ne sommes pas une organisation politique", défend Olsen, refusant par ailleurs de s'exprimer sur le financement "indirect" que Lafarge a reconnu avoir fourni à des groupes rebelles en Syrie en 2013 et 2014 pour maintenir en activité une de ses usines.

Le géant né en 2015 de la fusion entre les cimentiers français Lafarge et suisse Holcim se distingue ainsi de son rival irlandais CRH qui a fait savoir qu'il ne fournirait pas de matériaux pour la construction du mur du président Trump, au cœur d'une crise diplomatique avec le Mexique.

L'entreprise, qui a renoué avec les bénéfices en 2016, admet vouloir être un des grands gagnants du programme d'investissements de 1.000 milliards de dollars promis par Donald Trump pour rénover les infrastructures américaines (ponts, tunnels, routes, aéroports). "Il va y avoir une hausse importante des dépenses d'infrastructures", anticipe d'ores et déjà Eric Olsen, "nous sommes bien placés pour tirer profit de ces investissements".

Des créations d'emplois pour convaincre Trump

Le dirigeant promet d'ailleurs de futures créations d'emplois aux Etats-Unis, un geste susceptible d'attirer les faveurs de l'administration Trump. "Je ne peux pas donner de chiffre exact mais ce sera important", avance-t-il.

Autre élément qui pourrait séduire Donald Trump, élu sur la promesse de ramener emplois et usines aux Etats-Unis, LafargeHolcim dispose de sites de production au Texas et des opérations dans le Nouveau Mexique et en Arizona, soit trois des quatre Etats américains frontaliers du Mexique. Le groupe vient par ailleurs de construire deux nouvelles usines dans le Maryland et l'Oklahoma et ouvert de nouvelles capacités dans les Etats de New York et du Missouri en prévision du redressement en cours du secteur de la construction américain.

(Avec AFP)