Qatar 2022 : Vinci, accusé de travail forcé, va porter plainte pour diffamation

Par latribune.fr avec AFP  |   |  348  mots
Alors que Sherpa affirme avoir fait face "à de nombreux obstacles" au cours de son enquête, Vinci rétorque avoir "ouvert la porte de (ses) chantiers aux syndicats, aux ONG internationales et aux journalistes".
Une association a déposé plainte au parquet de Nanterre. Elle affirme que les passeports de travailleurs qataris sont confisqués et que ces derniers sont menacés s'ils revendiquent leur droit à de meilleures conditions. Vinci va contre-attaquer.

| Article publié à 9h38, mis à jour à 11h48.

Nouvelle polémique autour du Mondial 2022. L'association Sherpa affirme mardi 24 mars avoir déposé plainte contre Vinci Construction pour "travail forcé", "réduction en servitude" et "recel" à l'encontre des migrants employés sur ses chantiers au Qatar en vue de la Coupe du monde de football, des accusations réfutées par l'entreprise. La plainte a été déposée au parquet de Nanterre, indique Le Parisien qui a dévoilé son existence.

"Le groupe français, représenté par sa filiale qatari QDVC, a remporté plusieurs millions d'euros de contrats en vue de l'événement, et emploie directement et par le biais de nombreux sous-traitants de droit qatari des milliers de travailleurs sur place", explique dans un communiqué l'association.

L'association affirme notamment que "les passeports sont confisqués par l'entreprise et les travailleurs subissent des menaces s'ils revendiquent leur droit à de meilleures conditions de travail ou de logement, s'ils désirent démissionner ou changer d'employeur".

Vinci affirme avoir ouvert ses portes

Contacté par l'AFP, le groupe Vinci "réfute totalement les allégations de Sherpa". "Au Qatar, comme dans tous les pays dans lesquels Vinci intervient, le groupe respecte le droit local du travail et les droits fondamentaux", assure l'entreprise. Tous les "collaborateurs" de la filiale qatari ont un "libre accès" à leur passeport et "les temps de travail et de repos sont strictement respectés", ajoute Vinci.

Le groupe possède par ailleurs sur son site web une page dédiée au respect des droits humains fondamentaux, dont une partie mentionne le travail forcé et l'adhésion en 2013 "au Pacte Mondial des Nations Unies, dont les dix principes sont systématiquement insérés dans tous ses contrats-cadres VINCI, engageant le fournisseur signataire à les respecter à son tour".

Alors que Sherpa affirme avoir fait face "à de nombreux obstacles" au cours de son enquête, Vinci rétorque avoir "ouvert la porte de (ses) chantiers aux syndicats, aux ONG internationales et aux journalistes". Dans un communiqué publié mardi, le groupe a annoncé son intention de "porter plainte pour diffamation".