Chantiers navals : Bruno Le Maire annonce la nationalisation temporaire de STX France

Par latribune.fr  |   |  391  mots
Cette opération, qui coûtera environ 80 millions d'euros, ne sera pas pérenne, les chantiers navals de Saint-Nazaire n'ayant "pas vocation" à rester dans le giron de l'Etat, a déclaré le ministre de l'Economie.

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé jeudi une nationalisation temporaire de STX France afin de "défendre les intérêts stratégiques de la France", après l'échec des discussions avec le groupe italien Fincantieri.

"Nous avons pris la décision d'exercer le droit de préemption de l'Etat sur STX", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse à Bercy, au cours de laquelle il s'est refusé à prononcer le mot "nationalisation". Cette opération, qui coûtera environ 80 millions d'euros, est toutefois temporaire, les chantiers navals de Saint-Nazaire n'ayant "pas vocation" à rester dans le giron de l'Etat, a-t-il précisé.

Les négociations sur le rachat des chantiers navals STX France reprendront "dès mardi prochain à Rome". "Nous allons reprendre la discussion, la reprendre sereinement, la reprendre dès mardi prochain à Rome et j'ai bon espoir que nous trouverons dans les semaines qui viennent les modalités de cet accord industriel européen avec l'Italie dans le domaine de la construction navale."

Les Italiens ne veulent pas du 50-50 proposé

Bruno Le Maire avait lancé un ultimatum aux autorités italiennes mercredi, les enjoignant d'accepter "un contrôle à 50-50" des chantiers de Saint-Nazaire entre le groupe Fincantieri et les actionnaires français. Cet ultimatum avait été accueilli par une fin de non recevoir à Rome. "Il n'y a aucune raison pour que Fincantieri renonce à la majorité et au contrôle" de STX, avait déclaré le ministre des Finances italien, Pier Carlo Padoan, ouvrant la voie à une prise de contrôle de STX par l'Etat Français. "Cette proposition a été refusée par le gouvernement mais elle reste sur la table", a assuré jeudi le ministre.

"Nous considérons grave et incompréhensible la décision du gouvernement français de ne pas donner suite à des accords déjà conclus", affirment dans un communiqué conjoint le ministre de l'Economie et des Finances Pier Carlo Padoan et celui du Développement économique Carlo Calenda.

La France, qui dispose aujourd'hui d'un peu plus de 33% de STX France, avait jusqu'à vendredi minuit pour exercer son droit de préemption sur les 66% restants, actuellement détenus par le sud-coréen STX Offshore and Shipbuilding, la justice coréenne devant entériner samedi la revente des parts détenues par le groupe en difficulté.

(Avec AFP)