Les antibiotiques encore trop automatiques en France

Par latribune.fr  |   |  519  mots
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L'association de consommateurs UFC-Que Choisir dénonce le recours toujours trop systématique en France aux médicaments antibiotiques malgré des campagnes incitant à en limiter l'usage.

" Les antibiotiques, c'est pas automatique ! " clamait une récente campagne d'information publique destinée à limiter le recours à ce type de médicaments. D'autant que, normalement nécessairement prescrits par un médecin dans le cadre d'une ordinnance, ils coûtent cher à la collevctivité à l'heure où le déficit de l'assurance - maladie et de la sécurité sociale, le fameux "t rou de la Sécu " contribue à alourdir les déficits publics et l'endettement de la France.

Pourtant, l'association de consommateur UFC-Que Choisir dévoile les re?sultats pre?occupants d'une enque?te sur les prescriptions d'antibiotiques, et a? la lumie?re de ces derniers, exige du ministe?re de la Sante? la mise en ?uvre sans de?lai de mesures concre?tes a? me?me de garantir une information objective des me?decins.
 

Alors que la consommation d'antibiotiques repart a? la hausse depuis 2008 (+ 4 % par an), l'UFC-Que Choisir a mene? une enque?te aupre?s de 50 me?decins, qui a pris la forme de visites par un patient unique en bonne sante?, se plaignant d'un mal de gorge fictif. Ces consultations ont donne? lieu a? des prescriptions aberrantes :
 

- Alors que la personne e?tait en parfaite sante?, 52 % des visites ont conduit a? la prescription d'antibiotiques. Faut-il a? nouveau rappeler que l'efficacite? des antibiotiques diminue quand leur usage se de?veloppe ?
Notre enque?te de?douane les patients, dont l'influence sur les prescriptions est faible : seul un me?decin de l'e?chantillon a retire? les antibiotiques de l'ordonnance apre?s que notre enque?teur a e?mis un doute sur leur utilite?.
 

- L'enque?te souligne e?galement la surprescription de me?dicaments: en moyenne, chaque
ordonnance comprenait 2,4 me?dicaments, en plus des antibiotiques ! Certains me?decins ont me?me prescrit des corticoi?des, pourtant non recommande?s pour un mal de gorge.
 

Pour l'UFC Que Choisir, "voila? donc une nouvelle preuve du caracte?re irrationnel des prescriptions, qui explique que la France se singularise tristement dans le paysage europe?en. 9 consultations sur 10 se concluent par une prescription de me?dicaments (deux fois plus qu'aux Pays-Bas), et la consommation de me?dicaments par habitant est supe?rieure de 40 % a? celle de nos voisins europe?ens. Non seulement en totale contradiction avec les impe?ratifs les plus e?le?mentaires de sante? publique, ces prescriptions irrationnelles sont en outre inacceptables compte tenu de la charge financie?re qu'ils font supporter a? la collectivite?, dans un contexte ou? les de?ficits de l'assurance maladie menacent la pe?rennite? du syste?me et l'e?gal acce?s aux soins.
 

L'effort doit donc porter sur l'information scientifique donne?e aux me?decins, a? propos de l'usage des me?dicaments et des bonnes pratiques the?rapeutiques. Cette information objective est d'autant plus cruciale qu'elle doit contrebalancer la pression exerce?e sur les praticiens par l'industrie pharmaceutique. De?cide?e a? obtenir cette information non-biaise?e des me?decins, gage de prescriptions adapte?es aux besoins, l'UFC-Que Choisir rappelle sa proposition de cre?ation d'un corps de 1 700 visiteurs me?dicaux publics et inde?pendants, place?s sous l'e?gide de la Haute Autorite? de Sante?."