Arrivée du variant alors que la France est en surchauffe épidémique : la Haute autorité de Santé très inquiète

Par Reuters  |   |  579  mots
"Une exponentielle, une fois qu'elle est lancée, on ne peut plus l'arrêter. Aujourd'hui, grâce aux modélisations des épidémiologistes, on sait prévoir dès le début de la courbe. Donc il faut à la fois prendre des mesures assez tôt pour éviter d'être en plein dedans et limiter la hauteur du pic, et pas trop tôt non plus car, un confinement, vous voyez bien à quel point c'est terrible pour tout le monde", a déclaré lundi la présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), Dominique Le Guludec. (Crédits : Eric Gaillard)
"Une exponentielle, une fois qu'elle est lancée, on ne peut plus l'arrêter", a alerté Dominique Le Guludec, la présidente de la HAS. "C'est un moment inquiétant. Nous sommes tous inquiets puisque nous savons que ce variant anglais va arriver; et plus il arrivera sur une situation épidémique déjà élevée, une circulation du virus élevée, pires seront les conséquences."

La France traverse un "moment inquiétant" face à l'épidémie de coronavirus qui devrait nécessiter des mesures plus strictes, dont la date de mise en oeuvre dépendra des données reçues dans les tout prochains jours, a déclaré lundi la présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), Dominique Le Guludec.

Ces données, attendues mardi ou mercredi, porteront à la fois sur l'impact du couvre-feu à 18h00 élargi à toute la France depuis le 16 janvier et sur la présence de nouveaux variants du SARS-CoV-2 plus transmissibles.

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Conseil de défense mercredi pour décider d'un 3e confinement ou non

Un conseil de défense sanitaire est programmé mercredi mais aucune décision sur un troisième confinement, que le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy a jugé "probable" dimanche à l'antenne de BFM TV, n'est encore prise, ont assuré plusieurs ministres lundi matin.

"Il y a des hypothèses mais pas de décision à cette heure", a indiqué le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Clément Beaune sur Radio Classique.

"Cette question n'est pas réglée et sera débattue en conseil de défense mercredi", a ajouté le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, au micro de FranceInfo.

"Les débats auront lieu à la fois sur les données observées sur ces trois, quatre, cinq dernières semaines et sur les données épidémiologiques qui sont prévues et qui prennent évidemment pleinement compte des variants, de leur propagation et de leur dynamique", a-t-il dit.

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Clé de la décision: les chiffres de réanimations et de décès

À la question de savoir si le gouvernement attend ces données "pour savoir si on boucle cette semaine ou la prochaine", Dominique Le Guludec a répondu sur France Inter : "Exactement."

"On attend de voir comment se passe la montée des cas dans les réanimations, la montée des décès et deuxièmement, la proportion de variant anglais (...) Je ne crois pas que le gouvernement sait aujourd'hui", a-t-elle précisé.

"C'est un moment inquiétant. Nous sommes tous inquiets puisque nous savons que ce variant anglais va arriver et plus il arrivera sur une situation épidémique déjà élevée, une circulation du virus élevée, pires seront les conséquences", a dit la présidente de la HAS.

"Une exponentielle, une fois qu'elle est lancée, on ne peut plus l'arrêter. Aujourd'hui grâce aux modélisations des épidémiologistes, on sait prévoir dès le début de la courbe. Donc il faut à la fois prendre des mesures assez tôt pour éviter d'être en plein dedans et limiter la hauteur du pic, et pas trop tôt non plus car un confinement vous voyez bien à quel point c'est terrible pour tout le monde."

"On va le savoir très vite (si on est au début de la courbe exponentielle). C'est grâce à cette montée en quinze jours qu'on va pouvoir prévoir le reste", a déclaré Dominique Le Guludec.

La France a enregistré dimanche 18.436 nouveaux cas de contamination par le coronavirus SARS-CoV-2 en 24 heures et 172 décès supplémentaires dans les hôpitaux, montrent les chiffres publiés par les autorités sanitaires.