Covid-19 en 24h : Macron sous la pression d'un troisième confinement

Les scientifiques et les hospitaliers pressent le président de la république à reconfiner le plus tôt possible. Un casse-tête pour le gouvernement qui attend un nouveau bilan du couvre-feu à 18h00.
Alors que les Britanniques ont été « sidérés » en décembre par la puissance dévastatrice d'un variant plus contagieux et semble-t-il plus létal, l'infectiologue Karine Lacombe a alerté dimanche sur LCI/RTL/Le Figaro : « Il faut confiner avant que ce variant ne nous submerge. » Un casse-tête pour le président de la République qui selon le JDD doit annoncer des mesures ce mercredi.
Alors que les Britanniques ont été « sidérés » en décembre par la puissance dévastatrice d'un variant plus contagieux et semble-t-il plus létal, l'infectiologue Karine Lacombe a alerté dimanche sur LCI/RTL/Le Figaro : « Il faut confiner avant que ce variant ne nous submerge. » Un casse-tête pour le président de la République qui selon le JDD doit annoncer des mesures ce mercredi. (Crédits : BENOIT TESSIER)

« Le confinement apparaît vraiment irrémédiable, la question qui se pose maintenant, c'est le délai » :  selon l'infectiologue Karine Lacombe,  dimanche interrogé sur LCI/RTL/Le Figaro, il est dangereux d'attendre, alors que les Britanniques ont été « sidérés » en décembre par la puissance dévastatrice d'un variant plus contagieux et semble-t-il plus létal. « Il faut confiner avant que ce variant ne nous submerge », a-t-elle affirmé. Un casse-tête pour le président de la République qui selon le JDD doit annoncer des mesures ce mercredi, mais si le confinement semble certain, ses modalités restent en débat. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a précisé qu'aucune décision n'avait encore été prise, mais que "tous les scenarii sont sur la table".

C'est que les conséquences économiques de ce troisième confinement inquiètent : compte tenu du couvre-feu à 18H qui coûte environ 10 milliards d'euros chaque mois à l'Etat, et d'un reconfinement "de plus en plus crédible", le rapporteur général du budget à l'Assemblée a tablé dimanche sur un projet de loi de finances rectificative à la fin du trimestre. Un reconfinement est "de plus en plus une hypothèse crédible" même si "nul ne le sait", a déclaré Laurent Saint-Martin (LREM) dimanche au micro de Radio J, tout en assurant que "reconfinement ou pas, l'Etat sera en soutien".

"Aujourd'hui avec un couvre-feu à 18H, et avec les situations de restrictions actuelles, il faut savoir que les aides coûtent environ 6 à 7 milliards d'euros par mois à l'Etat", a-t-il indiqué en précisant qu'il ne parlait que des dépenses et pas du manque à gagner pour l'Etat. "Si vous ajoutez le manque à gagner, puisqu'une entreprise qui fonctionne moins bien paye évidemment moins d'impôts, on dépasse allègrement les 10 milliards d'euros par mois", a estimé le rapporteur général du budget à l'Assemblée. "En confinement, si on est sur le format du mois de novembre dernier, cela va probablement coûter encore plus cher (...) ça peut approcher les 15 milliards d'euros toutes dépenses et non-ressources confondues", selon le député du Val-de-Marne.

La France, déjà sous strict couvre-feu, a durci dimanche ses contrôles aux frontières pour tenter d'éviter un nouveau confinement, alors que les variants du coronavirus continuent de se propager à travers le monde. La pandémie a fait au moins 2.121.070 morts dans le monde et contaminé plus de 98,6 millions de personnes depuis son apparition fin 2019, selon un bilan de l'AFP dimanche. L'Europe et l'Amérique du Nord concentrent les deux tiers des nouvelles contaminations.

En France, présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures est devenu obligatoire dans la nuit pour les voyageurs venant de l'UE. La mesure s'appliquait déjà depuis mi-janvier aux voyageurs d'autres pays.

Dans le journal Le Parisien dimanche, le ministre de la Santé Olivier Véran dit attendre "d'être fixé sur les effets du couvre-feu" (18H00-06H00), dont une évaluation sera rendue cette semaine. "Si ça ne baisse pas et si les variants commencent à se diffuser partout", le gouvernement "prendra des mesures supplémentaires", prévient-il. "Et cela s'appelle le confinement (...) Si on voit que le virus se remet à progresser fortement, on ferme".

A Toulouse, un Ephad touché par le vaiant britannique

Signe que la situation change, on a appris dimanche que huit résidents et trois personnels d'un Ehpad à Toulouse ont été testés positifs au variant britannique du Covid-19, a indiqué l'Agence régionale de santé (ARS) Occitanie, précisant que l'un de ces résidents était décédé "récemment". A ce jour, "40 résidents et 19 personnels ont été dépistés positifs au virus Covid-19 ou à ce variant anglais, et quatre personnes âgées sont hospitalisées", a précisé l'ARS dans son communiqué, sans donner d'indication sur l'avancée de la vaccination dans cet établissement. Dans son dernier bulletin vendredi, l'ARS Occitanie fait état d'une "intensification" de la circulation du virus dans la région. La Haute-Garonne est le département le plus touché d'Occitanie, avec 359 hospitalisations en cours, dont 45 en réanimation.

Le variant anglais, présent en France, est plus contagieux que les mutations précédentes du virus selon plusieurs études. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a assuré vendredi qu'il semblait aussi plus mortel, selon le Premier ministre britannique Boris Johnson. Pour les hommes âgés d'une soixantaine d'années, le risque de mortalité est de 10 sur 1.000 avec le coronavirus, un chiffre qui atteint 13 à 14 sur 1.000 avec le nouveau variant, a affirmé le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance.

L'agence européenne chargée des épidémies a relevé à "élevé/très élevé" le risque lié aux nouveaux variants, prévoyant "une escalade rapide de la rigueur des mesures dans les semaines à venir". Pour le médecin Yves Lévy, directeur de l'Institut de recherche vaccinale à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, près de Paris, "cela pose la question à long terme de la nécessité d'adapter les vaccins aux mutations déjà apparues ou à venir. Il faut donc nous préparer à l'éventualité de devoir revacciner de façon régulière. Et donc, sans doute, à mettre au point de nouveaux vaccins, comme nous le faisons chaque année pour la grippe". Pour lui, face aux variants, "le confinement reste l'arme la plus efficace".

Des masques plus sûr en entreprise

Face à un risque de diffusion plus rapide de l'épidémie, le protocole sanitaire en entreprise va être adapté pour demander aux salariés de ne plus utiliser de masques artisanaux, jugés insuffisants par les autorités sanitaires face aux variants du virus très contagieux, a indiqué dimanche le secrétaire d'État chargé de la Santé au travail, Laurent Pietraszewski. Le protocole de lutte contre le Covid-19 "prévoira très vite que les masques artisanaux ne sont pas requis en entreprise, ce sont les masques grand public industriel et ce sont les masques chirurgicaux" qui le sont, a déclaré M. Pietraszewski sur Franceinfo. "Le gouvernement suit scrupuleusement les recommandations du Haut conseil de la santé publique (HCSP) depuis le début de la crise", a-t-il insisté, ajoutant que le protocole serait adapté "après, comme à chaque fois, en avoir discuté avec les partenaires sociaux".

Désormais, seuls trois types de masques devront donc en principe être portés: les masques chirurgicaux (issus du monde médical), les FFP2 (les plus protecteurs) et les masques en tissu industriels dits "de catégorie 1". Cette recommandation du Haut conseil a été néanmoins critiquée par l'Académie de médecine, pour qui elle "manque de preuve scientifique" alors que "l'efficacité des masques "grand public" n'a jamais été prise en défaut dès lors qu'ils sont correctement portés".

Vers de nouveaux traitements

L'Allemagne va devenir la semaine prochaine le premier pays de l'Union européenne à utiliser le traitement expérimental à base d'anticorps administré à Donald Trump. Le ministre de la Santé Jens Spahn a annoncé que son "gouvernement (avait) acheté 200.000 doses pour 400 millions d'euros", soit 2.000 euros par dose. Elles seront administrées dans des hôpitaux universitaires.

Une vaste étude clinique montre que la colchicine, un anti-inflammatoire, est efficace pour traiter le Covid-19 et réduire les risques de complications liées à la maladie, a annoncé l'Institut de Cardiologie de Montréal (ICM).

Les résultats positifs de l'étude COLCORONA constituent une "découverte scientifique majeure", qui fait de la colchicine - un puissant anti-inflammatoire utilisé pour le traitement de la goutte - "le premier médicament oral au monde qui pourrait traiter les patients en phase pré-hospitalière", affirme l'ICM dans un communiqué rendu public tard vendredi soir.

Les résultats de l'étude ont "démontré que la colchicine a réduit de 21% le risque de décès ou d'hospitalisations chez les patients atteints de Covid-19 comparativement au placebo", souligne l'ICM. L'étude, menée au Canada, aux Etats-Unis, en Europe, en Amérique du Sud et en Afrique du Sud, a porté sur 4.488 patients. Chez 4.159 de ces patients - dont le diagnostic de Covid-19 a été prouvé par un test naso-pharyngé (PCR)- la colchicine a "entraîné des réductions des hospitalisations de 25%, du besoin de ventilation mécanique de 50%, et des décès de 44%", fait valoir l'institut.

Le traitement à la colchicine est efficace pour prévenir le phénomène de "tempête inflammatoire majeure" et réduire les risques de complications liées au Covid-19, a expliqué le Dr Jean-Claude Tardif, directeur du Centre de recherche de l'ICM et chercheur principal de l'étude COLCORONA. "Nous sommes heureux d'offrir le premier médicament oral au monde dont l'utilisation pourrait avoir une incidence importante sur la santé publique et potentiellement prévenir les complications du Covid-19 chez des millions de patients", a-t-il déclaré.

"Grosse nouvelle: une étude québécoise montre l'efficacité de la colchicine pour traiter le Covid-19", s'est félicité Le Premier ministre du Québec François Legault dans un tweet. L'étude COLCORONA a été menée "sans contact", auprès de patients atteints du Covid-19 qui n'étaient pas hospitalisés au moment de l'inclusion, avec au moins un facteur de risque de complications. "Il s'agit de la plus grande étude à l'échelle mondiale testant un médicament administré oralement chez les patients non-hospitalisés avec le Covid-19", précise l'ICM.

Commentaires 9
à écrit le 25/01/2021 à 10:42
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C'est a se demander: si c'est le virus qui mène la politique ou, si c'est la politique qui mène le virus? Car il y a un bel ensemble pour nous supprimer des libertés!

à écrit le 25/01/2021 à 9:52
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Vu le nombre de variants, l'efficacité douteuses des vaccins sur ces variants et en l'absence de vaccins en quantité suffisante, la vaccination est un sparadrap. Le confinement est un pis aller. Les gestes barrières et le masque, un attitude citoye...

à écrit le 25/01/2021 à 9:09
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Pendant ce temps : Les Pays-Bas ont entamé samedi leur premier couvre-feu depuis la Seconde Guerre mondiale. Il est interdit de sortir de chez soi entre 21 h et 04 h 30, et ce au moins jusqu’au 9 février. Une décision mal acceptée par une partie d...

à écrit le 24/01/2021 à 22:54
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"sous la pression d'un troisième confinement" Arrêtons les titres blague. sou la pression de Karine Lacombe, la VRP de GELEAD et son remdesivir à 2000€, que Bruxelles a acheté pour 1 milliard d'euros ... pour rien ???? C'est Macron qui va se faire...

le 25/01/2021 à 11:54
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Hélas, tout est dit dans votre commentaire ! Sans compter que certains vaccins semblent meurtriers...

à écrit le 24/01/2021 à 22:23
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L'article est au diapason de la propagande macronienne. On ne presse pas Macron : depuis 2017, il décide seul, n'écoute personne. Le conseil scientifique n'est là que comme bouclier en cas d'éventuelles poursuites judiciaires. Le troisième confineme...

à écrit le 24/01/2021 à 20:38
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Autre endroit, autres moeurs, passons au Dakota. Le taux de chômage du Dakota du Sud chute sous les niveaux d'avant la pandémie, annonce le gouverneur Noem, une proche de Trump, qui a rejeté tous les verrouillages draconiens auxquels les gouverneurs ...

à écrit le 24/01/2021 à 20:16
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Non merci. Depuis un an on n'a pas cessé de fermer des lits dans les hôpitaux. On n'a pas fait l'effort de former des réanimateurs en plus grand nombre et de manière significative. Alors la gestion à la petite semaine, consistant d'abord à refuser un...

à écrit le 24/01/2021 à 19:22
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10 milliards alors que si on confinait seulement les personnes à risques que l'on connait parfaitement on créerait des emplois et on ferait plaisir à tout le monde parce que ces personnes à risques ne sont pas bien même en marchant dans la rue, elles...

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