Baisse du prix des génériques : les pharmaciens refusent de participer à l'effort

Par latribune.fr  |   |  372  mots
Evalué à "84 millions d'euros par le CEPS", l'impact négatif de ces mesures pour les officines sera plutôt de "96 millions d'euros", voire de "142 millions d'euros" si l'on tient compte des remises accordées par les fabricants, assure à l'AFP Philippe Besset, le vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.
Le premier syndicat des pharmaciens a claqué la porte des négociations destinées à déterminer des baisses de prix de génériques, une mesure censée générer d'importantes économies dans le cadre du PLFSS 2017. Il réclame une "compensation intégrale des pertes" pour les pharmacies.

Les pharmaciens ne semblent pas prêt à participer à l'effort demandé par le PLFSS pour réaliser des économies dans les dépenses santé. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), le premier syndicat de la profession, "a quitté le comité de suivi des génériques" qui se tenait jeudi pour "signifier son exaspération face à la mascarade organisée par les pouvoirs publics", dénonce-t-il dans un communiqué.

Le Comité économique des produits de santé (CEPS) "a décidé, sans concertation, que 210 millions d'euros d'économies (seraient) réalisés grâce à des mesures de baisse de prix" des génériques, déplore la FSPF.

Évalue à "84 millions d'euros par le CEPS", l'impact négatif de ces mesures pour les officines sera plutôt de "96 millions d'euros", voire de "142 millions d'euros" si l'on tient compte des remises accordées par les fabricants, assure à l'AFP Philippe Besset, le vice-président du syndicat. Se plaignant de ne bénéficier d'"aucune contrepartie",  le syndicat "exige la compensation intégrale des pertes pour" les pharmacies qui se plaignent d'une érosion de leurs marges et de la concurrence des parapharmacies.

Ces négociations se sont déroulées dans le cadre du PLFSS2017 qui prévoit des économies de 340 millions notamment grâce à la promotion et au développement des géniques. Fin septembre, Marisol Touraine a lancé une campagne nationale d'information sur les génériques pour booster les économies réalisées par l'Assurance maladie.

La France, en retard dans l'utilisation des génériques

"Nous sommes en progrès, mais nous restons derrière nos voisins européens", expliquait Marisol Touraine en septembre. Les chiffres donnent raison à la ministre de la Santé. D'après des statistiques de l'OCDE, la part des génériques a évolué entre 2010 et 2013, passant de 24% à 30% en termes de volumes des médicaments remboursés, et de 11% à 16% en termes de valeur. En 2015, le volume atteindrait 44% des médicaments.

Mais la moyenne des pays de l'UE grimpe à 24% en termes de valeur et à 52% en volume, selon des chiffres de 2014. Le Royaume-Uni est le pays ayant le plus diffusé les génériques. Ils représentent 84% du volume des médicaments remboursés.

(J-Y.P avec AFP)