La biotech francaise Innate Pharma s'effondre en Bourse

Par latribune.fr  |   |  398  mots
Mondher Mahjoubi, le président du groupe Innate Pharma, a lui-même jugé les résultats "décevants".
La biotech chutait de plus de 40% en Bourse, jeudi 23 novembre. En cause, les résultats décevant d'une étude clinique d'une combinaison de molécules contre un cancer de la tête et du cou.

Après DBV il y a un mois, Innate Pharma, l'une des biotechs françaises les mieux capitalisées, connait d'importantes secousses en Bourse à Paris. La société française spécialisée dans le développement d'anticancéreux perdait plus de 40% à 5,25 euros 14h26 sur Euronext.

Les résultats cliniques d'un des traitements les plus avancés d'Innate pharma ont fortement déçu ses investisseurs. La biotech avait associé son traitement contre la leucémie, le lirilumab, à un anticancéreux, le nivolumab, une immunothérapie de BMS vendue sous la marque Opdivo. Cette combinaison "n'a pas démontré de bénéfice clinique évident ni fourni de perspective de développement claire", a indiqué mercredi 22 novembre un communiqué de la société. La formule avait été testée sur un "grand nombre de patients atteints d'un cancer épidermoïde de la tête et du cou".

Des résultats "décevants"

Mondher Mahjoubi, le président du groupe, a lui-même jugé les résultats "décevants", la société va "évaluer l'intérêt d'explorer d'autres combinaisons".

"L'essai n'a pas permis de mettre en avant de bénéfice clinique alors même que les résultats intérimaires présentés en novembre 2016 avaient montré un taux de réponse global de 24%, atteignant même 41% chez les patients présentant des tumeurs inflammatoires", ont commenté dans une note les analystes de Portzamparc.

"Cette annonce fait suite aux résultats, eux-mêmes décevants, de l'essai Effikir (publiés en février 2017). En effet, cet essai évaluant le Lirilumab en monothérapie chez des patients présentant une leucémie aiguë myéloïde n'avait pas atteint son critère principal d'évaluation", ont-ils complété.

"Au vu de ces résultats, nous abaissons notre objectif de cours à 16,5 euros contre 18,3 euros précédemment, sans modifier notre recommandation à acheter", ont conclu les analystes de Portzamparc.

Valorisant le lirilumab à 0,75 euro par action ce qui représente 4% de leur 'fair value' de 18,60 euros, les analystes de Garnier restent toutefois à l'"achat". Ces derniers préférent miser sur la réussite de l'anticorps monolizumab et du candidat-médicament IPH4102, qui devraient être perçus comme de véritables vecteurs de croissance.

Les analystes de Gilbert Dupont ont quant à eux ramené leur conseil à "vendre" contre "acheter" avec un objectif de cours à 7 euros contre 19,50 euros.

(J-Y.P. avec AFP et Reuters)