Pfizer et Allergan renoncent à leur fusion à 160 milliards de dollars

Par latribune.fr  |   |  279  mots
Cela sonne comme une victoire pour les démocrates et les républicains. Ces derniers avaient crié au scandale fiscal après l'annonce du projet de fusion entre Pfizer et Allergan.
Après l'annonce de plusieurs mesures du Trésor américain pour freiner l'exil fiscal des multinationales américaines, le géant de la pharmacie Pfizer a annoncé mercredi la rupture de son accord avec l'américain Allergan.

Publié le 06/04/2016 à 07:47. Mis à jour le 06/04/2016 à 13:24.

La plus grosse fusion dans l'industrie pharmaceutique n'aboutira pas. "D'un commun accord", Pfizer et Allergan ont déclaré avoir renoncé à fusionner, mercredi 6 avril. Cette opération à 160 milliards de dollars (140 milliards d'euros) devait donner naissance au plus grand groupe pharmaceutique mondial.

Leur union, considérée comme le plus important montage d'inversion fiscale jamais conçu, devait permettre à Pfizer de transférer son siège en Irlande, où l'impôt sur les sociétés est quasiment trois fois plus faible.

Plus compliqué pour les sociétés d'être taxées à l'étranger

Mais en début de semaine, le Trésor américain a annoncé plusieurs mesures ayant pour objectif de freiner l'exil fiscal des multinationales américaines qui fuient l'impôt en transférant leur siège social à l'étranger à la faveur de rachats d'entreprises. C'est cette décision semble avoir découragé la transaction.

Car désormais, il sera plus compliqué pour les sociétés américaines d'être taxées à l'étranger. Le Trésor va faire en sorte qu'il soit plus difficile pour un groupe étranger de revendiquer 20% du capital d'une société américaine, seuil qui permet à la nouvelle entité d'échapper à l'impôt américain. Ces mesures vont s'appliquer aux fusions qui seront finalisées après le 4 avril ; trop tard pour Pfizer qui devait finaliser le rachat d'Allergan au second semestre. Ainsi, Pfizer aurait été privé de l'avantage fiscal d'une délocalisation en Irlande.

Cela sonne comme une victoire pour les démocrates et les républicains. Ces derniers avaient crié au scandale fiscal après l'annonce du projet de fusion entre Pfizer et Allergan.