Santé : Boiron s'apprête à quitter la Bourse

Par latribune.fr  |   |  407  mots
Le siège social de Boiron se situe à Messimy, à une vingtaine de kilomètres de Lyon. (Crédits : Reuters)
Les actionnaires familiaux du laboratoire Boiron, spécialisé dans la fabrication des médicaments homéopathiques, ont annoncé ce mardi leur intention de lancer une offre publique d'achat (OPA) sur les actions Boiron avant de les retirer de la cote parisienne, « dans un contexte de très faible liquidité du titre ».

Le laboratoire Boiron, fondé en 1932, pourrait bientôt quitter la Bourse de Paris (Euronext). « Le statut de société non cotée apparaît nettement plus adapté au développement du groupe Boiron qui souhaite investir significativement sur un horizon long terme », souligne le spécialiste de l'homéopathie dans un communiqué.

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Cette opération permettra « une plus grande liberté dans les choix stratégiques à long terme, notamment en matière d'investissements, tout en préservant les valeurs du groupe et notre engagement familial pour l'homéopathie », selon Thierry Boiron, président du conseil d'administration.

Les actionnaires familiaux agissant de concert, qui détiennent 69,9% du capital et 78,3% des droits de vote, ont trouvé un accord avec l'investisseur EW Healthcare Partners et la société Boiron Développement en vue de lancer une offre à 50 euros par action. Le prix de l'offre se ferait au prix de 39,64 euros par action, auquel s'ajoute un dividende exceptionnel de 10,36 euros payé avant l'ouverture de l'offre.

Une offre avantageuse pour les actionnaires

En déduisant ce dividende, l'opération représente une prime de 36% par rapport au cours de clôture du 3 juillet (29,14 euros), détaille le communiqué. Le groupe a pâti du déremboursement par paliers des médicaments homéopathiques par la Sécurité sociale, avant de remonter la pente grâce aux économies consécutives à un plan de réorganisation. « Deux ans après le déremboursement de l'homéopathie, nous connaissons un retour de la croissance, et ce, dans toutes les zones et dans tous les segments de produits », se félicitait début février Valérie Lorentz Poinsot, directrice générale.

Après une première phase où le remboursement avait progressivement chuté de 30% à 15% début 2020, la menace tant redoutée par le laboratoire lyonnais avait fini par se concrétiser au 1er janvier 2021 : à l'issue d'un bas de fer avec le gouvernement français, l'homéopathie avait finalement été entièrement déremboursée par l'Assurance Maladie. Une mesure qui devait permettre à l'Etat d'économiser des dépenses annuelles estimées à 126,8 millions en 2018, tous médicaments homéopathiques confondus, produits notamment par les laboratoires (Boiron, Weleda et Lehning essentiellement). Le groupe travaille depuis à se diversifier pour sortir de sa dépendance à l'homéopathie.

L'action avait atteint un sommet à environ 99 euros en mars 2015. Selon son site, Boiron emploie 2 801 collaborateurs qui sont présents dans 50 pays à travers 23 filiales.