Nucléaire : Sarkozy appelle à la coopération française, décision prochaine sur Areva-Alstom

Par latribune.fr  |   |  403  mots
Sur le chantier du premier EPR français à Flamanville, près de Cherbourg, le chef de l'Etat a invité tous les grands acteurs français du secteur, EDF, Areva, Alstom et Bouygues ainsi que GDF Suez et même Total à travailler ensemble. Sur un éventuel mariage entre Areva qui n'en veut pas et Alstom qui en rêve, il espère une prochaine décision du gouvernement.

Après son intervention télévisée jeudi soir, Nicolas Sarkozy a enchaîné ce vendredi par un long plaidoyer en faveur de sa stratégie de développement de l'énergie nucléaire en France et de la fabrication de nouveaux réacteurs EPR. Il l'a fait devant les ouvriers du chantier du premier EPR français à Flamanville, près de Cherbourg alors qu'il vient de décider de la fabrication d'un second, à Penly, en Seine Maritime, à l'horizon 2012.

Il a prononcé son discours devant des ouvriers d'EDF, futur exploitant de l'EPR, d'Areva, autre groupe public, champion mondial du nucléaire, concepteur de ce réacteur de nouvelle génération, et de Bouygues, qui coule le béton du chantier... et se trouve être le premier actionnaire (à 30%) du groupe Alstom, concepteur des pôles conventionnels (centrales électriques) des centrales nucléaires. Or, Alstom rêve d'un mariage avec Areva. Mariage dont ce dernier ne veut pas alors qu'il vient de voir son partenaire allemand Siemens sortir de son capital pour envisager une alliance avec le russe Rosatom.

Dans ce paysage français complexe, il faut ajouter la présence d'un autre acteur, GDF Suez, exploitant de tranches de centrales nucléaires (notamment via sa grande filiale belge Electrabel venue de Suez) qui sera associé à la réalisation et l'exploitation de l'EPR de Penly et vient de s'unir à l'espagnol Iberdrola pour tenter de se développer sur le marché britannique, Londres ayant lui aussi décidé de relancer la fabrication de centrales nucléaires sur son territoire.

Face à tous ces acteurs, Nicolas Sarkozy les a tous appelés, EDF, Areva, GDF-Suez, Alstom, Bouygues et même Total qui ne cache pas son intention de vouloir se développer lui aussi dans le nucléaire, à travailler ensemble. L'écoutaient Pierre Gadonneix, le patron d'EDF, Anne Lauvergeon, la présidente d'Areva, Patrick Kron, le PDG d'Alstom et Martin Bouygues (qui est un proche du président).

"Il y a le monde à conquérir en matière d'énergie, et la France qui n'a pas de pétrole, qui n'a pas de gaz, elle va devenir exportatrice d'énergie. Voilà l'ambition que je vous fixe" leur a lancé Nicolas Sarkozy.

Sur un mariage ou non entre Areva et Alstom (que les détracteurs de Nicolas Sarkozy qualifient de cadeau potentiel à son ami Martin Bouyuges), il a souhaité que la réflexion du gouvernement "aboutisse prochainement".