Le gouvernement dément toute hausse de l'électricité

Par latribune.fr  |   |  373  mots
Selon les projections de la Commission de régulation de l'énergie, la nouvelle organisation du marché de l'électricité devrait entraîner une hausse de tous les tarifs jusqu'en 2025. Pour les particuliers, elle atteindrait 11,4% la première année et 3,5% par an par la suite. Le ministère de l'Énergie a démenti.

Mercredi soir, le ministère de l'Energie a démenti "catégoriquement les rumeurs relatives aux tarifs de l'électricité". "Le gouvernement est responsable de la détermination des tarifs réglementés et nul autre n'a autorité aujourd'hui pour établir des orientations à ce sujet", a-t-il assuré.

Si le ministère a réagi, c'est que le débat sur les tarifs de l'électricité est monté d'un cran mercredi. Selon l'agence France Presse (AFP), les dernières projections établies par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) montrent en effet que la loi réformant le marché de l'électricité - que doit examiner le Parlement - conduira à une forte augementation des tarifs.

Selon le document de la CRE, la loi Nome (Nouvelle organisation du marché de l'électricité) telle qu'elle a été présentée à la mi-avril en Conseil des ministres, contraindrait EDF à augmenter en 2010 de 11,4% ses tarifs bleus, qui concernent les particuliers et les TPE.

Cette hausse se poursuivrait ensuite jusqu'en 2025 à raison de 3,5% par an. Pour les tarifs réservés aux entreprises, la hausse atteindrait même 14,8% après le vote de la loi, puis 3,7% par an de 2011 à 2025.

La CRE plaide elle pour une hausse moindre, de 7,1% puis de 3,1% par an.

Divergences

Mercredi soir, EDF et la Commission de régulation de l'énergie (CRE) ont affiché lors d'auditions à l'Assemblée nationale leurs divergences sur le dossier.

Le patron d'EDF Henri Progilo a réclamé un tarif minimum de 42 euros par mégawatheure (MWh), selon une source parlementaire. "En-dessous, ça ressemble à du pillage", aurait-il déclaré. Le président de la CRE, Philippe Ladoucette, a de son côté évoqué un accès régulé à l'électricité de base qui pourrait se faire à un prix d'équilibre de 38 euros environ/MWh.

La hausse des tarifs est un sujet récurrent pour le groupe public d'électricité. A chaque fois qu'il en a l'occasion, EDF tente d'obtenir du gouvernement une revalorisation de ses tarifs de vente, qu'il juge trop faibles.  En juillet 2009, l'ancien patron Pierre Gadonneix avait réclamé une hausse de prix de 20% sur 3 ans, ce qui lui avait coûté son poste. "Cette question va se reposer", avait-il prédit juste avant de quitter ses fonctions.