Forte baisse des raccordements éoliens réalisés en France en 2011

Par Dominique Pialot  |   |  286  mots
Copyright Reuters
Le syndicat des énergies renouvelables juge la situation « préoccupante » et de nature à menacer l'objectif fixé par le Grenelle de l'Environnement.

Dans un communiqué diffusé le 2 février, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et sa branche France énergie éolienne (FEE) jugent le rythme actuel de développement du parc éolien « très insuffisant ». Ce dernier, qui représente 6.640 MW selon RTE (Réseau de transport de l'électricité) aurait progressé de 875 MW en 2011, contre 1.200 MW au cours de l?année 2010, soit une chute des raccordements de 30 %.
D?après les syndicats, une puissance supplémentaire annuelle de 1.350 MW raccordés serait nécessaire pour atteindre les objectifs du Grenelle, fixés à 25.000 MW en 2020, dont 19.000 d?éolien terrestre et 6.000 d?offshore.
Mais cette perspective ne semble guère plausible à en juger par les nombreux obstacles qui s?opposent à ces raccordements.
Outre les freins purement technologiques tels que la capacité d?accueil du réseau électrique et le climat économique morose, les SER et FEE pointent des « recours contre les parcs et contre les décisions de création de ZDE [zones de développement de l'éolien] qui atteignent aujourd'hui 42 %, contre 35 % en 2009 ». Et même si ces recours sont la plupart du temps (75 % des cas) rejetés, ils retardent les projets et contribuent à créer un climat de suspicion autour de l?éolien.
Cette recrudescence des recours s?ajoute aux dispositions de la loi Grenelle II, qui placent les fermes éoliennes sous le régime des ICPE (installations classées pour la protection de l'environnement) et fixent un seuil de 5 turbines minimum pour une ferme.
Enfin, de nouvelles ZDE ne peuvent être créées qu?à l?issue des schémas régionaux éoliens, longs à élaborer.
Le SER et FEE réitèrent donc leurs demandes de suppression du seuil minimum de 5 éoliennes, ainsi que des ZDE.