Embargo européen : les exportations de pétrole iranien devraient chuter d'un tiers

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  390  mots
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Sous le coup d'un embargo de l'Union européenne qui doit entrer en vigueur progressivement d'ici au premier juillet, l'Iran s'apprête à voir ses exportations de pétrole fortement diminuer au second semestre 2012. L'Agence internationale de l'énergie table sur une chute d'un tiers de la production iranienne, soit 1 baril par jour.

Les exportations de pétrole iranien pourraient être réduites d'au moins un tiers à partir de mi-2012, avec une chute comprise entre 0,8 et 1 million de barils par jour (mb/j) due aux sanctions internationales, estime mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).L'AIE chiffre en effet à 3,58 mb/j la production de l'Iran en 2011. Production dont Téhéran exporte 70%.

Dans son rapport mensuel, l'agence qui représente les intérêts des pays industrialisés maintient inchangées ses prévisions de demande mondiale d'or noir pour cette année après les avoir révisées à la baisse pendant six mois consécutifs: la consommation augmenterait de 0,8 mb/j (ou 0,9%) par rapport à 2011, à 89,9 mbj. "Les prix élevés du pétrole et une situation économique morose devraient contenir la demande de brut pour 2012", explique-t-elle, soulignant que plus les cours demeureront élevés, plus la consommation sera freinée.

Embargo de l'Union européenne

Selon l'AIE, le niveau actuel des prix est en partie dû aux "tensions géopolitiques", "l'attention des marchés étant concentrée sur les perturbations potentielles des flux de brut iraniens" avec l'entrée en vigueur progressive d'ici au 1er juillet d'un embargo de l'Union européenne (UE). "Les exportations de brut iranien pourraient être en fin de compte réduites d'environ 800.000 barils par jour à 1 mb/j à compter du milieu de l'année, sur la base de l'embargo de l'UE et en faisant l'hypothèse que la Chine, l'Inde, le Japon et la Corée du Sud continueront d'acheter de plus faibles niveaux de brut iranien", estiment les experts de l'agence.

Offre de la production de l'Opep

La production mondiale de pétrole a diminué en février de 0,2 mb/j par rapport au mois précédent, à 90,4 mb/j, en raison d'arrêts temporaires dans la mer du nord et au Canada ainsi que des tensions géopolitiques en Afrique et au Moyen-Orient, selon le rapport. En revanche, l'offre issue du cartel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a augmenté de 315.000 barils par jour en février, grâce à un pic de la production de l'Arabie saoudite, au plus haut depuis trois décennies, et à une reprise rapide en Libye. La production de l'Opep, à 31,42 mb/j, atteint son plus haut niveau depuis mi-2008, et enregistre son cinquième mois consécutif de progression.