Expropriée en Bolivie, REE demande une indemnisation adéquate

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  393  mots
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Quinze jours après l'expropriation d'une filiale du pétrolier espagnol Repsol par l'Argentine, le président bolivien Evo Morales a annoncé ce mardi la nationalisation de TDE, gérée par une filiale de l'espagnol REE. Le groupe espagnol veut bien négocier.

Sale temps pour les entreprises espagnoles en Amérique latine. Quinze jours après l'annonce de l'Argentine de l'expropriation partielle de la compagnie YPF contrôlée à hauteur de 57,4% par le groupe pétrolier espagnol, Repsol, le président bolivien Evo Morales a nationalisé ce mardi l'entreprise de Transport d'électricité (TDE), gérée par Réseau électricité international, filiale du groupe espagnol Red Electrica Corporacion (REE). "Ce décret suprême a pour objet de nationaliser en faveur de l'Entreprise nationale d'électricité (ENDE, publique), au nom de l'Etat, le paquet d'actions que possède l'entreprise Réseau électricité international dans l'entreprise de Transport d'électricité", a déclaré Evo Morales lors d'une cérémonie publique au palais.

Evol Morales a déjà procédé à des nationalisations.
Evo Morales a également ordonné aux forces armées de "prendre le contrôle de la direction et de l'administration" de TDE. Premier président amérindien de la Bolivie, il est confronté depuis plusieurs semaines à d'importantes revendications sociales, émanant tant de sa base ouvrière qu'indigène. Arrivé au pouvoir en 2006, il a déjà annoncé lors de précédents 1er mai des nationalisations déjà dans l'électricité, dans le secteur du pétrole ou la fonderie. Pour autant, selon le gouvernement espagnol qui est en train de recueillir des informations, la situation en Bolivie serait « distincte » de celle de la filiale de Repsol en Argentine.

REE demande une indemnisation adéquate

REE a indiqué ce mercredi qu?il était disposé à négocier avec le gouvernement bolivien "une indemnisation adéquate". "Red Electrica, qui se met à la disposition du gouvernement bolivien pour commencer les négociations qu'il se doit, est confiant dans la perspective d'arriver à un accord pour une indemnisation adéquate et défendre ainsi les intérêts de ses actionnaires, tant espagnols qu'internationaux", a assuré l'entreprise dans un communiqué, alors que Madrid réclame un "prix juste". Inquiète, la Commission européenne exige aussi une "indemnisation rapide et adéquate". Cette affaire l?inquiète. Cette décision "envoie un signal négatif aux investisseurs internationaux" en Bolivie, a jugé le porte-parole de la Commission chargé du dossier, John Clancy. "Nous faisons confiance aux autorités boliviennes pour pleinement respecter leurs accords d'investissement avec l'Espagne, et assurer une indemnisation rapide et adéquate pour cette expropriation".