Le gouvernement japonais s'oriente vers une nationalisation de Tepco

Par latribune.fr (Source AFP)  |   |  446  mots
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Dans une situation financière extrêmement délicate, la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power doit bénéficier d'une aide supplémentaire de l'Etat. En échange, les pouvoirs publics deviendront majoritaires dans le tour de table du groupe privé.

Le gouvernement japonais a ouvert mercredi la voie à une nationalisation de facto de la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power dont les finances ont été saccagées par l'accident nucléaire de Fukushima, en approuvant un plan d'économies assorti d'une injection de capitaux. Le gouvernement de Yoshihiko Noda a jugé recevable les propositions d'efforts financiers que la firme s'engage à accomplir, en échange d'une nouvelle aide de l'Etat pour indemniser les victimes du désastre et éviter la faillite du groupe.

Tepco est actuellement dans une situation extrêmement délicate, avec des finances dévastées par les conséquences de la catastrophe de Fukushima, la pire depuis celle de Tchernobyl (Ukraine) en 1986. La compagnie a déjà reçu l'aval de l'Etat pour des avances substantielles de quelque 1.600 milliards de yens (près de 16 milliards d'euros) à reverser aux victimes du désastre. Elle a présenté récemment aux autorités une nouvelle version de son plan d'économies sur 10 ans, renforçant ses promesses afin de bénéficier d'une aide plus importante pour payer ses factures d'hydrocarbures qui enflent du fait de la relance de centrales thermiques compensant l'arrêt de ses 17 réacteurs nucléaires.

Un plan d'économies revu à la hausse

Tepco n'a pas encore révélé publiquement le contenu exact de ses nouvelles propositions, mais le groupe prévoirait à présent d'économiser 3.300 milliards de yens (32,5 milliards d'euros) en une décennie, soit environ 660 milliards de yens de plus que précédemment annoncé. L'approbation de ce plan d'économies, condition sine qua non à l'octroi de fonds supplémentaires, doit conduire l'Etat et des établissements privés à injecter, chacun, 1.000 milliards de yens (près de 10 milliards d'euros) dans Tepco. En échange de ces crédits supplémentaires, les pouvoirs publics deviendront majoritaires dans le tour de table du groupe privé, une nationalisation de facto donc, bien que le ministre de l'Industrie réfute ce terme.

Dans les faits, l'Etat ne peut pas laisser s'effondrer la compagnie qui alimente Tokyo et ses environs, le coeur économique et politique de l'archipel. Lors d'une conférence de presse mardi à Tokyo, le prochain directeur général de Tepco, Naomi Hirose, officiellement désigné mardi par le groupe en concertation avec le gouvernement, a promis de faire preuve de très grande transparence et de rendre public très rapidement les informations. Naomi Hirose, qui ne prendra officiellement ses fonctions qu'en juin, s'est en outre engagé à être très soucieux des victimes du désastre et des clients, en tentant d'accélérer le processus d'indemnisation des premiers et en minimisant les hausses de tarifs du courant prévues pour les seconds.