Privés de nucléaire, les Japonais appelés à éteindre la clim cet été

Par latribune.fr  |   |  482  mots
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Le gouvernement demande à la population et aux entreprises de faire des économies d'électricité de 5 à 15% entre le 2 juillet et le 7 septembre. Toutes les centrales nucléaires sont à l'arrêt.

Les Japonais vont ressortir les éventails cet été. Car pendant les fortes chaleurs estivales durant lesquelles les climatiseurs tournent à plein régime,  le gouvernement japonais leur demande, ainsi qu'aux entreprises, de réduire leur consommation d'électricité de 5% à 15% en fonction des régions. Ceci à cause de l'incapacité des compagnies régionales d'électricité de produire l'électricité nécessaire pour répondre aux besoins, en raison de l'arrêt de l'ensemble des 50 réacteurs nucléaires du pays. Ce dimanche la dernière centrale sera arrêtée. Avant l'accident de Fuskushima en mars 2011, le nucléaire apportait entre 25 et 30% des besoins d'électricité du Japon. Au moment de la catastrophe, seuls 37 réacteurs étaient en fonction. Les autres, pour la plupart en maintenance, n'étaient pas actifs. Après l'accident, treize centrales ont été fermées. Les autres ont été suspendues.

Pas de sanctions en cas de non respect

Les efforts demandés concernent la période allant du 2 juillet au 7 septembre, les jours de semaine de 9 à 20 heures. L'an dernier, des efforts du même genre avaient été demandés. Cette fois, le gouvernement ne prévoit pas de sanctions en cas de non respect des directives. Il compte sur le sens civique de la population et la hausse des prix de l'électricité durant cette période pour parvenir à baisse la consommation.

Kansai Electric Power (Kepco), la compagnie la plus dépendante du nucléaire avant l'accident de Fukushima -onze réacteurs lui fournissaient près de la moitié de sa production-, a déjà prévenu qu'il devrait lui manquer 14,9% d'électricité en août. Kepco alimente les villes d'Osaka, Kyoto et Kobe. D'autres compagnies d'électricité de l'île septentrionale de Hokkaido comme des régions méridionales de Shikoku et Kyushu, ont également averti qu'ils ne pourraient répondre à la demande si les citoyens ne restreignaient pas leur consommation de respectivement 7 et 10%. Quant à Tepco, la compagnie qui exploitait la centrale de Fukushima et alimente Tokyo, elle estime être en mesure de répondre à la demande, malgré l'arrêt de ses 17 réacteurs. Elle appelle néanmoins les usagers à limiter leur consommation.

Le gouvernement plaide pour la relance des centrales nucléaires

Pour combler une partie du manque, les compagnies ont installé de nouveaux systèmes (dont des parcs solaires) et amélioré ou remis en service des centrales thermiques, ce qui les oblige à dépenser des fortunes pour s'approvisionner en carburants fossiles à l'étranger. Des échanges de courant entre producteurs permettent aussi de compenser en partie les manques d'une partie d'entre eux. Le gouvernement plaide pour la relance des réacteurs qui ont réussi les examens de résistance aux catastrophes naturelles et répondent aux nouvelles règles, mais les élus locaux, dont l'accord est nécessaire, hésitent à prendre cette responsabilité face à des citoyens méfiants. Les industriels militent aussi pour le redémarrage.