Areva : la Cour des comptes dresse un bilan au vitriol des années Lauvergeon

Par latribune.fr  |   |  347  mots
Anne Lauvergeon a dirigé Areva de 2001 à 2011. (Photo Reuters)
Dans un Inventaire sans concession, les "Sages" de la rue Cambon critiquent le système de gouvernance du groupe dont Anne Lauvergeon a présidé le directoire pendant 10 ans. Outre l'affaire Uramin, c'est la personnalité de la dirigeante qui est critiquée.

"Atomic Anne" en prend pour son grade. Dans un rapport préliminaire, la Cour des Comptes critique sévèrement la gestion d'Areva à l'époque où Anne Lauvergeon dirigeait l'entreprise, entre 2001 et 2011. Des extraits de ce rapport ont été publiés ce mardi par Les Echos

Uramin: des défauts de surveillance pointés

Celui-ci s'attarde notamment sur l'affaire Uramin. A ce sujet, les conclusions de la Cour des comptes attendues à la fin du mois risquent de se révéler explosives. "Celles-ci laissent apparaître des fautes individuelles ou des manquements, ne serait-ce que des défauts de surveillance, voire de la dissimulation", écrivent les rapporteurs. D'ailleurs des éléments ont été communiqué début mai au parquet de Paris à propos de l'achat de cette société minière canadienne qui détenait des gisements d'uranium en Afrique.

Un question de personnalité

Plus largement, les Sages de la rue Cambon attribuent certaines difficultés du groupe à "la forte personnalité de la présidente du directoire". Ils lui reprochent notamment une trop forte concentration des pouvoirs, une rémunération injustifiée... Ainsi, ils blâment la direction du groupe de lui avoir accordé des augmentations de salaires bien plus élevées que pour le reste des patron du CAC 40 au cours de son deuxième mandat et ce, alors que la gestion de l'entreprise laissait à désirer. Ils écrivent ainsi:

La découverte tardive de dossiers dont la mauvaise gestion coûte aujourd'hui très cher au groupe amène à critiquer une telle progression, fondée pour une large part sur des taux de réussite faussement précis.

Problème de gouvernance

Plus que le caractère d'Anne Lauvergeon, qui elle-même se défend en affirmant qu'il fallait à Areva une "personnalité forte et dynamique", c'est le système de gouvernance du groupe lui-même qui serait dépassé selon la Cour des comptes. Il attribue ainsi en grande partie le fiasco de l'EPR Finlandais OL3 - 3 milliards d'euros de pertes pour Areva - au fait que seul son directoire ait pu signer le contrat.