Les coupures d'électricité alarment le Médiateur de l'énergie

Par latribune.fr  |   |  451  mots
La facture globale en France est passée de 38,7 milliards d'euros en 2009 à 68,7 milliards d'euros en 2012, selon les chiffres du ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie. Reuters
Gaz, électricité... Les prix sont montés en flèche selon le Médiateur de l'énergie qui dénonce le risque de précarisation énergétique pour de nombreux foyers.

Quelque 60.000 consommateurs de gaz et d'électricité ont subi une coupure pour impayés au terme de la première trêve hivernale en mars. Pour Jean Gaubert, Médiateur national de l'énergie, la hausse des prix est un facteur aggravant de la précarité énergétique. La facture globale en France est passée de 38,7 milliards d'euros en 2009 à 68,7 milliards d'euros en 2012, selon les chiffres du ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie.

L'ancien député des Côtes d'Armor précise dans un communiqué que "les fournisseurs ont déclaré avoir procédé à 60.000 coupures de gaz et d'électricité et 87.000 réductions de puissance d'électricité sur le 1er trimestre 2014, soit 147.000 interventions".

La loi "Brottes" n'empêche pas l'augmentation des coupures

Ces chiffres sont toutefois incomplets et provisoires, car ils ne couvrent pas l'année 2013, a précisé l'instance indépendante chargée de défendre les consommateurs d'électricité et de gaz, qui publiera cet été un bilan des six premiers mois de cette année.

En 2012, le Médiateur avait déjà recensé 580.000 coupures et réductions de puissance effectives dans l'électricité et le gaz. La loi "Brottes" sur l'énergie, entrée en vigueur en avril 2013, a mis en place une trêve hivernale généralisée entre le 1er novembre et le 15 mars pour les coupures d'électricité et de gaz, semblable à celle en vigueur pour les expulsions de logements.

La fin de cette période avait été décalée au 31 mars pour les bénéficiaires des tarifs sociaux de l'électricité et du gaz et du Fonds solidarité logement (FSL), c'est-à-dire les foyers les plus modestes, ainsi que ceux habitant en copropriété (pour le gaz seulement).

"Prendre en compte" les difficultés des consommateurs

Mais la trêve ne signifie pas que la dette du client cesse de grossir lorsqu'il ne paie pas ses factures. Le Médiateur bat toutefois en brèche "le mythe des mauvais payeurs" :

"Avec une dette moyenne de 1.900 euros, les consommateurs qui font appel à nous pour des difficultés de paiement ont d'abord besoin que l'on prenne en compte leur situation et qu'un échéancier de paiement soit mis en place"

Cette précarité énergétique risque d'ailleurs d'être amplifiée par les hausses des prix de l'énergie, qui ne peuvent être le moyen d'inciter les consommateurs à réduire leurs usages énergétiques, met en garde le Médiateur.

"Si l'on ne prend pas le taureau par les cornes, la précarité énergétique ne pourra qu'augmenter", a-t-il ajouté, plaidant pour l'instauration d'un chèque énergie et une extension de ses compétences à la transition énergétique.