Alstom : les enchères montent entre General Electric et Siemens - Mitsubishi

Par latribune.fr  |   |  446  mots
Le dernier mot reviendra à Alstom, qui a annoncé vendredi une réunion de son conseil d'administration "d'ici lundi". (Photo : Reuters)
L'alliance Siemens Mitsubishi a revu son offre à la hausse à 8,2 milliards d'euros et l'a simplifiée. General Electric a fait quelques concessions sur le contenu de la sienne. Les tractations se poursuivent à l'Élysée et le conseil d'administration d'Alstom doit se réunir lundi.

La bataille pour Alstom a encore rebondi vendredi matin, Siemens et Mitsubishi Heavy Industries (MHI) améliorant à leur tour leur offre, au seuil d'une journée décisive, avec grand oral de tous les candidats à l'Elysée.

Siemens et MHI revoient leur offre à la hausse

Le tandem germano-nippon, en concurrence avec l'américain General Electric (GE), met maintenant 8,2 milliards d'euros sur la table en cash, contre 7 milliards d'euros dans une première mouture présentée lundi, selon leur communiqué.

Siemens met aussi à disposition son activité de signalisation pour la création d'une co-entreprise dans "le management de la mobilité". "Après des discussions intensives ces derniers jours avec toutes les parties", les deux industriels expliquent avoir "décidé de simplifier la structure de l'offre, à l'avantage de tous".

GE fait des concessions

General Electric avait présenté la veille une offre améliorée, qui inclut une concession de taille au gouvernement. L'entreprise veut désormais créer trois co-entreprises à parité (turbines à vapeur, réseaux et énergies renouvelables) avec Alstom et lui céder son activité de signalisation, tout en maintenant sa valorisation de 12,35 milliards d'euros pour les activités convoitées.

Surtout, la nouvelle proposition comporte des assurances sur la question ultrasensible du nucléaire: dans l'alliance à 50-50 dans les turbines à vapeur, l'Etat français aurait un droit de veto dans le domaine de la sécurité et "des droits de gouvernance spécifiques". Alstom fournit à EDF les turbines à vapeur pour les réacteurs de ses centrales nucléaires, et Paris répugne à voir passer sous pavillon américain cette activité qui touche à la souveraineté du pays.

Le siège de quatre activités (réseaux, éolien en mer, hydro-électrique et turbines à vapeur) serait en outre localisé en France, a promis GE, dont l'offre court jusqu'à lundi. L'opération serait pour l'américain la plus grosse de son histoire.

Les tractations se poursuivent

Les deux patrons de l'alliance germano-nippone Joe Kaeser (Siemens) et Shunichi Miyanaga (MHI) viendront présenter leur nouvelle version à François Hollande vendredi dans l'après-midi. Le président français recevra aussi Jeff Immelt, PDG du géant américain General Electric, a annoncé tard jeudi la présidence de la République.

Auparavant, le chef de l'État réunit autour de lui en matinée, pour la deuxième fois en moins de 24 heures, son Premier ministre Manuel Valls, le ministre de l'Économie Arnaud Montebourg et son homologue de l'Énergie Ségolène Royal. Le dernier mot reviendra à Alstom, qui a annoncé vendredi une réunion de son conseil d'administration "d'ici lundi".

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