La plus vieille usine de France fixée sur son sort ce mardi

Par latribune.fr  |   |  297  mots
La papeterie de Docelles dans les Vosges faisait travailler 165 personnes jusqu'en janvier 2014.
Le tribunal de commerce d'Epinal doit trancher un litige sur la valorisation du site de Docelles que les salariés souhaitent racheter. L'actionnaire actuel réclame un prix qu'ils jugent délibérément exagéré...

C'est une histoire vieille comme Gutenberg... La plus vieille usine de France, une papeterie fondée en 1478 à Docelles dans les Vosges, sera fixée sur son sort ce mardi. Le tribunal de commerce d'Epinal doit statuer sur la valorisation du site qui fait l'objet d'un litige entre les salariés et l'actionnaire.

Pour sauver le site et leurs emplois, les salariés se sont réunis en Scop (société coopérative et participative) pour racheter leur usine. Sauf que le propriétaire actuel du site, le finlandais UPM, qui projetait initialement de le fermer définitivement, réclame entre 10 et 12 millions d'euros. Les salariés de cette usine de 536 ans accusent le groupe d'exagérer le prix pour que l'usine ne soit pas reprise.

Un projet de reconversion

Les salariés ont imaginé une reconversion du site sur les emballages et papiers spéciaux pour sortir du marché du papier de bureau qui souffre de la généralisation des échanges électroniques. Leur projet a reçu le soutien des collectivités locales, de l'Etat et des banques.

La décision du tribunal sur la valorisation du site sera donc déterminante. UPM a déjà éconduit deux repreneurs. En 2006 pourtant, le groupe avait investi près de 26 millions d'euros pour moderniser le site et avait permis d'augmenter la capacité de production du site d'un tiers.

Arnaud Montebourg n'avait rien pu faire

En début d'année, Arnaud Montebourg n'avait pu empêcher la suspension de la production. "Nous cherchons un repreneur qui accepte d'utiliser ses capacités d'exportation pour la reprendre", avait affirmé sur Europe 1, le 23 janvier, le ministre du redressement productif d'alors. "Je ne suis pas certain que l'on y arrive", avait-il toutefois ajouté, rappelant les difficultés que traverse le secteur du papier.