Les Papeteries de Montségur veulent élargir leur gamme

Au début du XIXe siècle, le moulin de Drôme provençale produisait de la farine. Puis, le papier est entré dans ses murs. Les feuilles emballaient alors les vers à soie élevés dans la région, ensuite elles ont pris place dans les toilettes sous la marque le Trèfle balayée par la concurrence dans les années 1970. Enfin le papier brun a pris de la couleur et a séduit les fleuristes. Remi Danglade, le nouveau PDG de la société depuis 2007, s'est donné une ligne de conduite classique pour affronter les remous du marché tout en respectant le patrimoine de l'entreprise : qualité, réactivité, flexibilité et innovation.Remi Danglade a commencé par mettre en oeuvre une autre forme de management afin de permettre aux 32 salariés de valoriser leur savoir-faire et magnifier la légèreté et la douceur de ces papiers de soie (de 14 à 25g/m2) qui se déclinent dans 70 références de couleurs lumineuses (car teintés dans la masse). Les pâtes qui viennent de France, du Chili, de Scandinavie, etc. sont issues de forêts certifiées pour leur gestion durable. Ensuite Remi Danglade a tenu à mettre ses produits au diapason de ses clients : « Nous voulons développer l'identité de ces papiers qui reflètent l'image de nos prescripteurs, des fleurons du luxe comme Dior, Chanel, Façonnable, Zadig & Voltaire... Nous voulons mettre en scène leur sensualité qui flatte l'oeil ou séduit le toucher avec nos flocages et les imprimés. Nos feuilles ont également un froissé qui ravit l'oreille et nous parfumons à la demande ces papiers grâce à un procédé de microencapsulation. ».Le directeur des papeteries sait qu'environ 60 % des consommateurs finaux récupèrent ces papiers de soie et les recyclent... D'où l'intérêt de donner une trace olfactive à une marque ! Machine de cent ans Depuis 2008, la PME a maintenu son chiffre d'affaires à 4 millions d'euros. Mais la machine produisant le papier ? 100 ans d'âge ? a été améliorée afin de poursuivre les innovations et de gonfler les stocks pour répondre à toutes les demandes. Un atelier d'impression laisse également plus de réactivité. Les Papeteries de Montségur resteront un « artisan » mais elles veulent réaliser une croissance externe pour élargir leur gamme en jouant sur les grammages. « Nous avons voulu procéder à un achat dans les environs qui n'a pas abouti ; nous regardons à l'étranger chez des fabricants de papiers de spécialité... », admet Remi Danglade. Pour passer ce cap, le directeur sait qu'il doit trouver des aides financières. Son premier réflexe sera de frapper vigoureusement à la porte du Fonds stratégique d'investissement (FSI). Louisette Gouverne, à Valence
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