Barrage de Sivens : Ségolène Royal fait le choix du statu quo

Par latribune.fr avec AFP  |   |  387  mots
A l'issue de la réunion au ministère mardi soir, la ministre a aussi appelé à l'évacuation du terrain, site d'une "occupation illégale".
Des "solutions alternatives" au barrage controversé de Sivens devront être trouvées d'ici la fin de l'année, a annoncé mardi soir la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, sans prendre de décision effective quant à l'avenir du chantier.

"L'idée, c'est de ne pas traîner, il faut qu'on puisse être au clair d'ici avant la fin de l'année sur les solutions alternatives, soit l'aménagement du barrage tel qu'il est, soit un ouvrage alternatif de retenue de substitution plus en aval de la rivière", a indiqué la ministre à la presse.

"On a ouvert une porte, mais elle est petite et à peine entrouverte", a réagi à la sortie de la réunion mardi soir au ministère de l'Ecologie, Denez L'Hostis, président de France Nature Environnement, à laquelle appartenait le militant Rémi Fraisse tué lors d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants.

Évacuation du terrain

A l'issue de cette réunion de près de deux heures, la ministre a aussi appelé à l'évacuation du terrain, site d'une "occupation illégale". Elle a évoqué l'exaspération d'habitants, relayée  par la maire de la commune de Lisle-Sur-Tarn lors de cette réunion.

Le Conseil général, porteur du projet, a renouvelé sa position pour qu'une solution pérenne soit trouvée; les agriculteurs ont quant à eux plaidé pour le maintien de l'ouvrage mais avec possibilité de revoir les volumes d'eau alloués. Enfin, les associations environnementales ont rappelé leur opposition au projet mais se sont dit ouvertes à des solutions alternatives.

Envoi de trois experts sur place

"Les solutions alternatives, ce serait soit le recalibrage du barrage actuel soit, autre solution, des retenues de substitutions plus en aval dans la vallée, cela serait moins dommageable pour l'environnement (...) mais ce serait aussi plus long car il faudrait refaire des études", a expliqué la ministre, annonçant l'envoi sur place en fin de semaine prochaine de trois experts, un hydrologue, un agronome et un expert en biodiversité.

"Ce qui est sorti de la réunion? Pas grand chose, chacun est resté sur ses positions", a commenté Jean-Louis Cazaubon, président de la chambre régionale d'agriculture de Midi-Pyrénées.

Le parti EELV a indiqué mardi soir dans un communiqué qu'il souhaitait toujours l'arrêt du projet dont il faut à ses yeux annuler la déclaration d'utilité publique. Pour la Fondation Hulot, cette proposition d'une étude de "solutions alternatives" est une bonne nouvelle, mais devra être faite "sérieusement" et en instaurant davantage de "démocratie participative", explique-t-elle dans un communiqué mercredi matin.