Le géant allemand E.ON prend le virage des énergies renouvelables

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  317  mots
Johannes Teyssen, patron du groupe de l'énergie allemand, veut tirer parti "des opportunités de croissance qui naissent de la recomposition du secteur énergétique".
E.ON a annoncé dimanche soir une cession géante de plusieurs milliards d'euros de dépréciations, et une réorientation stratégique qui le verra tourner progressivement le dos à ses activités de production conventionnelle d'électricité.

"Le modèle d'E.ON d'un large éventail d'activités ne correspond plus aux nouveaux défis". Dans un communiqué publié dimanche 30 novembre, le patron du groupe allemand de l'énergie, Johannes Teyssen, a évoqué un repositionnement radical de son entreprise qui entend tirer parti "des opportunités de croissance qui naissent de la recomposition du secteur énergétique". Elle va désormais se concentrer sur "les renouvelables, les réseaux et les solutions pour les clients".

Scission en deux sociétés

Les activités traditionnelles de génération d'électricité -au gaz, au charbon et par le biais des centrales nucléaires allemandes qui lui restent-, de négoce d'énergie et d'exploration seront réunies dans une société séparée, dont les actionnaires d'E.ON auront la majorité. La scission doit être effective en 2016. Durant l'année 2015, E.ON "va préparer les conditions pour une mise en Bourse de la nouvelle société". L'une et l'autre société "auront une assise financière solide, préserveront les emplois et à terme en créeront de nouveaux", assure E.ON.

Le groupe a également fait part de la cession à l'Australien Macquarie de ses actifs en Espagne et au Portugal pour 2,5 milliards d'euros, largement anticipée. De nouvelles cessions feront partie intégrante de sa mue: la vente des actifs d'E.ON en Italie -sur laquelle la presse spécule depuis déjà plusieurs mois- est ainsi à l'étude, et le groupe "examine les options stratégiques" pour ses activités d'exploration en mer du Nord.

Difficultés persistantes du groupe

Des dépréciations de 4,5 milliards d'euros au quatrième trimestre 2014 du fait de "conditions de marché modifiées" témoignent des difficultés persistantes du groupe, victime comme ses pairs européens de la transition énergétique et des prix du courant au plus bas sur les marchés de gros.