La Belgique arrête un quatrième réacteur nucléaire... après un incendie

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  356  mots
Deux autres des sept réacteurs nucléaires belges exploités par Electrabel sont à l'arrêt depuis le 25 mars à la suite de la découverte de microfissures dans leurs cuves.
Un incendie s'est déclenché dimanche 30 novembre sur le site d'une centrale nucléaire en Belgique, provoquant la mise à l'arrêt d'un quatrième réacteur dans le pays, sur les sept exploités par Electrabel, la filiale de GDF Suez.

Faut-il craindre pour l'approvisionnement en électricité du pays? La question est posée depuis dimanche 30 novembre par les médias belges alors que l'explosion d'un transformateur a provoqué un incendie sur le site de la centrale nucléaire de Tihange. "Le réacteur n'est pas touché, mais l'arrêt du transformateur de sortie rend son utilisation impossible", rapporte le site de la RTBF.

Electrabel, le groupe qui exploite le site, prévoit un redémarrage du réacteur, qui a une capacité de 1.048 mégawatts, mardi 2 décembre au matin, mais ce planning est très provisoire, selon une porte-parole.

Quatrième réacteur hors d'usage

Si Elia, le gestionnaire du réseau assure que la perte de production d'électricité va être "immédiatement compensée", la Belgique compte désormais quatre réacteurs hors service avec ceux de Doel 3, Doel 4, Tihange 2 et à présent Tihange 3. Visiblement dû à une "cause technique", l'incendie de ce dernier s'ajoute en effet au sabotage du réacteur de Doel 4, mis à l'arrêt depuis le mois d'août et qui doit redémarrer avant la fin de l'année.

Deux autres des sept réacteurs nucléaires belges exploités par Electrabel sont également à l'arrêt depuis le 25 mars à la suite de la découverte de microfissures dans leurs cuves: le réacteur numéro 3 de la centrale de Doel, près d'Anvers, et le numéro 2 de la centrale de Tihange. Ces installations avaient déjà été stoppées pendant un an, de juin 2012 à juin 2013.

3.000 MW perdus

Une combinaison d'événements inquiétante alors qu'Elia avait calculé il y a quelques semaines qu'il pourrait manquer entre 49 et 116 heures d'électricité à la Belgique cet hiver.

À ce jour, le pays, où l'atome fournit 55% de l'électricité consommée, a déjà perdu 3.000 mégawatts (MW) sur une capacité totale de 5.700 mégawatts de ses deux centrales.

Des techniciens ont été dépêchés dimanche à Tihange afin de préparer les travaux de réparation. Des inspecteurs de l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) sont également présents pour vérifier le respect des procédures.