2015, année la plus meurtrière pour les activistes environnementaux

Par latribune.fr  |   |  396  mots
De nombreux meurtres ne sont pas rapportés à l'ONG Global Witness. .
L'ONG Global Witness vient de publier un rapport alarmant sur les attaques dont sont victimes les militants écologistes à travers le monde.

En 2015, trois activistes environnementaux ont été tués chaque semaine, assassinés alors qu'ils défendaient certains territoires face à des exploitations minières, des barrages, ou des abattages d'arbres. Dans 16 pays étudiés par l'ONG Global Witness, 185 activistes ont été assassinés, faisant de l'année 2015 la plus meurtrière pour les défenseurs de l'environnement depuis 2002. Un chiffre en hausse de 60 % par rapport à 2014.

Le Brésil, pays le plus touché

"L'environnement devient un nouveau champ de bataille pour les droits de l'homme", estime le rapport. C'est au Brésil que le nombre d'activistes assassinés a été le plus important l'année dernière (50), suivi par les Philippines (33) et la Colombie (26). "La principale raison de cette augmentation du nombre de meurtres est l'impunité, les gens savent qu'ils peuvent s'échapper", explique Billy Kyte de l'association Global Witness à la fondation Thomson Reuters.

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La commission interaméricaine des droits de l'homme a également tiré la sonnette d'alarme concernant la violence et les intimidations grandissantes à l'égard des activistes environnementaux au Brésil. Le ministère de l'environnement brésilien n'a pas souhaité répondre aux questions concernant les crimes commis contre les défenseurs de l'environnement.

40 % des militants tués étaient des indigènes

Selon Global Witness, parmi tous les secteurs pris en compte, les conflits autour des exploitations minières sont ceux qui cause le plus de meurtres d'activistes. Parmi les militants assassinés en 2015, le rapport estime que 40 % d'entre eux étaient indigènes. Dans la forêt amazonienne brésilienne, les groupes indigènes ont été particulièrement visés, tout comme les Lumad aux Philippines.

 "Les peuples autochtones entrent en conflit avec des entreprises, souvent soutenues par l'Etat qui cherchent à exploiter leurs terres ancestrales sans leur consentement", explique le rapport. Le 3 mars dernier, l'assassinat de la militante hondurienne Berta Caceres avait suscité l'indignation de la communauté internationale. Elle luttait contre l'installation d'un projet hydroélectrique menaçant le fleuve Gualcarque.

(Avec Reuters)