EDF abaisse (encore) son objectif de production nucléaire pour 2016

Par latribune.fr  |   |  368  mots
Le 10 octobre dernier, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal avait adressé un courrier à EDF, lui rappelant qu'il était "impératif" de "maîtriser la situation pour assurer la continuité de l'approvisionnement".
Le groupe doit faire face à un arrêt prolongé de plusieurs de ses réacteurs, qui avaient suscité l'inquiétude de Ségolène Royal. Il abaisse également son objectif d'Ebitda.

EDF n'a pas le choix. Jeudi, l'énergéticien a annoncé qu'il abaissait son objectif de production nucléaire pour l'année 2016, et qu'il revoyait à la baisse son objectif d'excédent brut d'exploitation (Ebitda). Le groupe précise que les marchés de l'électricité ont été informés du report du redémarrage de cinq réacteurs, dont la production ne reprendra qu'en décembre : Bugey 4, Gravelines 2, et Tricastin 1, 3 et 4.

Un communiqué dévoilé mardi précise les nouveaux objectifs : la production 2016 est attendue à 378-385 térawattheures (contre 380-390 précédemment), et l'Ebitda est ajusté "à 16,0-16,3 milliards d'euros contre 16,3-16,6 milliards d'euros précédemment". C'est la troisième fois, après juillet et septembre, que la production nucléaire est revue à la baisse, en raison du problème concernant plusieurs de ses réacteurs, mais aussi de la régularisation tarifaire attendue suite à un arrêt du Conseil d'Etat rendu mi-juin.

Inspection suite à une anomalie

Les cinq réacteurs concernés font l'objet d'une inspection par EDF à la suite de la détection d'une anomalie en avril 2015. Elle concernait la composition de l'acier des générateurs de vapeur, similaire à celle touchant le couvercle et la cuve de l'EPR en construction à Flamanville (Manche).

Après la découverte de cette anomalie, en avril 2015, EDF avait été prié par l'ASN de mener des analyses pour recenser les équipements des réacteurs en exploitation qui pourraient être concernés par une anomalie similaire à celle de l'EPR.

Le gouvernement met la pression

Ces problèmes successifs et les arrêts qui en ont découlé inquiètent l'exécutif. Le 10 octobre dernier, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal avait adressé un courrier à EDF, lui rappelant qu'il était "impératif" de "maîtriser la situation pour assurer la continuité de l'approvisionnement", alors que l'hiver arrive et demande une production plus élevée en électricité.

Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, s'est voulu pour sa part rassurant. "Nous mettons tout en œuvre pour nous assurer qu'un maximum de réacteurs nucléaires seront en situation de fonctionner entre le début de mois de décembre et la fin du mois de février" a-t-il affirmé.

 (Avec AFP)