Electricité : les tarifs réglementés vont encore bondir de près de 12% début 2022, Castex annonce de nouvelles aides

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  729  mots
(Crédits : Reuters)
Alors que les prix du gaz et de l'électricité flambent depuis plusieurs semaines, les tarifs réglementés de l'électricité vont augmenter d'environ 12% en début d'année a indiqué Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique. Ce soir, Jean Castex va annoncer de nouvelles mesures d'aides aux consommateurs, en plus du chèque énergie de 100 euros accordé à six millions de ménages. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, juge nécessaire de l"augmenter encore" et de l'"élargir" à davantage de bénéficiaires.

"Aux alentours de 12%" : c'est la hausse des tarifs réglementés de l'électricité estimée par la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili pour le début d'année prochaine. Ceci alors que le régulateur de l'énergie a annoncé lundi une hausse de 12,6% TTC au 1er octobre des tarifs réglementés du gaz appliqués par Engie, dans le sillage de la hausse des cours sur le marché.

Pour l'électricité, "nous nous attendons à une hausse aux alentours de 12%. Mais de la même manière (que pour la hausse des prix du gaz, ndlr), nous travaillons à ce que nos concitoyens ne soient pas trop impactés", a-t-elle déclaré sur CNews, alors que le Premier ministre doit dévoiler en soirée des mesures d'aides supplémentaires aux consommateurs pour faire face à l'augmentation des prix de l'énergie. Ces aides s'ajouteront au chèque énergie de 100 euros déjà annoncé pour les revenus les plus modestes.

"Il y a des marges de manoeuvre car nous avons des rentrées supplémentaires avec cette hausse des prix du gaz", qui signifie rentrées fiscales supplémentaires pour l'Etat, a-t-elle dit.

"On a regardé jusque très récemment pour trouver le meilleur moyen d'aider pour toucher le plus de monde. Je ne vais pas vous faire les annonces du Premier ministre à sa place, mais nous avons bien pensé à ce que les aides concernent le plus de monde", a-t-elle ajouté.

Mais "on ne peut penser énergie sans penser mesures de fond. Nous les protégeons d'urgence, et aussi dans le long terme en les aidant à baisser leurs factures d'énergie, par exemple par la rénovation des logements, et en aidant à ce que les entreprises se décarbonent".

Pour rappel le prix de l'électricité est lié, en Europe, à celui du gaz, lequel va augmenter ce vendredi de 12,6%, portant la hausse à 57% depuis le mois de janvier. Soit la plus forte hausse constatée depuis 2013 et la mensualisation du calcul, qui se faisait auparavant par trimestre.

Lire aussi 8 mnTrois questions pour comprendre la flambée des prix de l'électricité en France

Le lien entre le prix du gaz et celui de l'électricité "est une aberration"

 Ce lien entre les prix du gaz et de l'électricité est dénoncé par le gouvernement.

"Avoir un marché de l'électricité qui soit connecté à celui du gaz pose un problème. Au fond, c'est une aberration écologique et c'est une aberration économique", a déclaré mercredi à Bruxelles la ministre de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, en marge d'une réunion des ministres européens de l'Industrie. Ses propos font écho à ceux du ministre français des Finances Bruno Le Maire qui avait réclamé la semaine dernière de "revoir de fond en comble le fonctionnement du marché unique de l'électricité". Jugeant ses règles "obsolètes", il a promis d'aborder le sujet lors d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro le 4 octobre à Luxembourg.

La CFDT veut augmenter le chèque énergie et l'élargir à d'autres bénéficiaires

En réponse aux fortes hausses à venir du gaz et de l'électricité, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a jugé jeudi nécessaire d'"augmenter encore" le chèque énergie et de l'"élargir" à davantage de bénéficiaires.

Face à l'envolée des prix de l'énergie, "le gouvernement doit d'abord regarder des mesures ciblées pour les ménages les plus modestes", a déclaré Laurent Berger sur France Info.

L'exécutif a déjà annoncé un versement exceptionnel de 100 euros en décembre pour les quelque 6 millions de ménages bénéficiaires du chèque énergie.

"Il faut l'augmenter sans doute encore", a estimé le numéro un de la CFDT, souhaitant aussi "élargir ceux qui sont éligibles au chèque énergie", en particulier aux "franges des salariés qui sont un peu au-dessus" des critères actuels.

Pour faire baisser les factures, il a également suggéré de "regarder en terme de régulation des tarifs ce qu'il est possible de faire, notamment les taxes".

Le leader syndical a souligné qu'"il y a déjà une forte précarité énergétique dans notre pays, beaucoup de gens qui ne se chauffent pas ou se chauffent mal pendant l'hiver (...) ça provoque des situations terribles".