Énergies renouvelables : les pays scandinaves meilleurs élèves européens

Par latribune.fr  |   |  491  mots
L'éolien fournit 43% de l'électricité danoise (Crédits : Reuters)
Globalement, l’Union européenne devrait atteindre l’objectif de 20% d’énergies renouvelables qu’elle s’était fixée en 2008 dans le cadre du paquet énergie climat. Mais ce résultat collectif masque des performances individuelles contrastées.

Avec 17,5% d'énergies renouvelables consommées en 2017, l'UE semble en bonne voie pour atteindre son objectif de 20% d'énergies issues de sources vertes (hydraulique, éolien, solaire, biomasse, etc.) en 2020. Pour autant, cette proportion ayant été répartie entre les Etats membres avec des objectifs variant de 10 à 49%selon leur situation et leur potentiel respectifs, leur degré d'avancement est très divers, selon les chiffres de l'Office européen des statistiques Eurostat.

Hydroélectricité et éolien au Nord de l'Europe

En tête de classe se trouvent les pays scandinaves. à commencer par la Suède, riche en ressources hydrauliques qui assurent 40% de sa production électrique et en biocarburants pour son chauffage.

Au Danemark, c'est l'éolien (y compris l'éolien en mer) qui assure 43% des besoins en électricité, récompensant une politique d'investissements volontariste entamée dans les années 1970. Biocarburants et déchets y sont également majoritairement utilisés pour le chauffage.

A l'autre bout du classement, les Pays-Bas et le Luxembourg font figure de bonnet d'âne, avec respectivement 6,6% et 6,4% d'énergies renouvelables dans leur mix national. Malgré, pour les premiers, des investissements dans l'éolien offshore en Mer du Nord. Sous la pression de l'ONG Urgenda, la justice, a récemment ordonnée à l'Etat de réviser à la hausse ses ambitions climatiques et réduisant se émissions de gaz à effet de serre de 25% en 2020 par rapport à 1990.

La France n'atteindra pas son objectif pour 2020

L'Etat français aussi fait l'objet d'une action en justice pour "manquements" à son obligation d'action contre le réchauffement climatique menée par les ONG « Notre affaire à tous », la fondation Nicolas Hulot, Oxfam et Greenpeace.

Et, alors que onze d'entre eux les ont déjà dépassés, notre pays appartient au groupe des Etats membres qui risquent fort de ne pas atteindre leur objectif, puisque la France n'affichait encore que 16,3%d'énergies vertes (essentiellement hydroélectricité et bois, devant les biocarburants) dans son mix en 2017, alors que son objectif est de 23% en 2020.

Le gouvernement s'est engagé à fermer 14 réacteurs nucléaires d'ici 2035 et à arrêter d'ici 2022 quatre centrales à charbon encore en fonctionnement, sous réserve que la sécurité d'approvisionnement électrique soit garantie.

L'Allemagne, entre renouvelables et charbon

Souvent montrée en exemple pour ses réalisation dans les énergies renouvelables, l'Allemagne souffre néanmoins d'un recours important au charbon. Ainsi, si l'éolien et le solaire ont connu un fort développement ces dernières années, elles n'assurent que 15,5% de l'énergie finale consommée en 2017, pour un objectif de 18% en 2020. En parallèle, elle tire 37% de son électricité et 30% de son chauffage du charbon. Des discussions sont en cours dans la première économie européenne au sein d'une loi-cadre sur la protection du climat afin d'arrêter une date de sortie de cette énergie très polluante, qui pourrait se situer entre 2035 et 2038.

Pour 2030, l'Union européenne s'est engagée à porter la part des renouvelables à 32% de sa consommation d'énergie.

(avec AFP)