EPR de Flamanville : Areva était au courant depuis 2006 des anomalies

Par latribune.fr  |   |  315  mots
Interrogée le 19 avril sur l'avenir de l'EPR de Flamanville, la ministre de l'Écologie et de l'Énergie Ségolène Royale avait affirmé que le réacteur n'était pas "condamné".
Une note de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire a été transmise il y a neuf ans au groupe nucléaire français. Elle l'informait de fragilité dans la structure du cœur du réacteur, seule pièce qui ne peut pas être remplacée pendant toute la durée de vie de l'installation. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a révélé le 15 avril l'anomalie de fabrication.

Areva savait. Dès 2006, le groupe français a été informé, après réalisation d'analyses chimiques sur l'acier qui compose le couvercle du réacteur en construction de Flammanville, que celui-ci présentait des fragilités. C'est ce que révèle dans son édition de mercredi 8 juillet, Le Canard Enchaîné, s'appuyant sur une note de 32 pages rédigée par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et transmises il y a neuf ans à Areva.

"Ce qui nous a surpris, c'est que les gens d'Areva n'aient pas réagi devant une valeur anormale aussi élevée", raconte à l'hebdomadaire satirique, Sylvie Cadet-Mercier, responsable du suivi des nouveaux réacteurs à l'IRSN. Et ce, alors que l'étude montre "une concentration en carbone qui atteint deux fois la norme admise", fragilisant le cœur du réacteur -seule pièce qui ne peut pas être remplacée pendant toute la durée de vie de l'installation-, en réduisant sa résistance aux très fortes pressions et violents chocs thermiques. D'après Areva, la présence d'une telle quantité de de carbone est "inhérent au refroidissement des grands lingots" d'acier, explique-t-elle au journal.

Le réacteur n'est pas "condamné" pour Royal

Interrogée le 19 avril sur l'avenir de l'EPR de Flamanville après que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a révélé le 15 avril l'anomalie de fabrication, la ministre de l'Écologie et de l'Énergie Ségolène Royale avait affirmé que le réacteur n'était pas "condamné".

"Les Français peuvent être rassurés au sens où l'ASN dit les choses", a estimé la ministre, vantant un "système français transparent (...) et ça, c'est quand même un progrès extraordinaire. [...] Cela permet au parlement de faire des auditions, au gouvernement d'exiger des évaluations, des tests complémentaires, ce qu'Areva s'est engagé à faire".