Hinkley Point : le CCE d'EDF demande une expertise

Par latribune.fr  |   |  303  mots
L'électricien français veut construire deux EPR sur le site d'Hinkley Point, pour un coût de 23 milliards d'euros.
Les élus du comité central d'entreprise d'EDF ont voté à l'unanimité ce lundi le recours à une expertise sur le projet d'EPR à Hinkley Point (Royaume-Uni). Elle devra étudier la faisabilité de ce projet estimé à 23 milliards d'euros.

Le projet de construction par EDF de deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point fera l'objet d'une étude externe. La décision a été prise à l'unanimité par le CCE ce lundi après-midi. Considérant que "de nombreux documents et réponses leur manquent afin d'être en mesure de formuler un avis éclairé et motivé", les élus attendront donc les résultats de l'expertise pour se prononcer.

Celle-ci devra analyser l'impact du projet Hinkley Point sur les finances de l'entreprise. Les conséquences organisationnelles, sociales et techniques seront aussi scrutées à la loupe. Pour l'instant, l'installation des deux EPR est estimée à 23 milliards d'euros.

EDF veut aller vite...

Le CCE dispose désormais d'un délai de deux mois, jusqu'à début juillet, pour se prononcer. La décision finale d'investissement, plusieurs fois repoussée, devrait donc intervenir après cette date. Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, avait quant à lui évoqué il y a quelques semaines le mois de septembre.

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Interrogé par Reuters, un membre du CCE parle d'un "dialogue de sourds" après la réunion de lundi et explique qu'EDF veut "aller vite et limiter le débat à l'accord avec les partenaires chinois". De leur côté, les représentants du personnel souhaitent un débat plus large.

L'intersyndicale demande du temps

L'intersyndicale CGT, CFE-CGC et FO d'EDF souhaite notamment que le groupe ne lance pas Hinkley Point avant de bénéficier du retour d'expérience des EPR en cours de construction en France (Flamanville) et en Chine (Taishan), et demande donc un report du feu vert au-delà de 2016.

En vertu d'accords annoncés en octobre 2015, l'électricien public français détiendra 66,5% du projet Hinkley Point, et son partenaire chinois CGN en prendra 33,5%.

 (Avec AFP et Reuters).