L'Allemagne envisage une possible nationalisation de Gazprom Germania

Par latribune.fr  |   |  391  mots
Gazprom Germania est une filiale de Gazprom, mais dont le géant gazier public russe s'est retiré au mois d'avril. (Crédits : Reuters)
Selon le journal allemand Welt am Sonntag, le gouvernement allemand a créé une holding en vue d'une possible nationalisation de Gazprom Germania, filiale de Gazprom, mais dont le géant gazier public russe s'est retiré au mois d'avril.

Que faire de Gazprom Germania, filiale de Gazprom, mais dont le géant gazier public russe s'est retiré au mois d'avril ? Le gouvernement allemand a créé une holding en vue d'une possible nationalisation de la filiale, rapporte ce dimanche le journal allemand Welt am Sonntag. La holding créée par Berlin, appelée Securing Energy for Europe Holding GmbH, serait chargée des investissements de l'entreprise, indique le média, citant un document gouvernemental.

La Bundesnetzagentur (l'Agence fédérale des réseaux qui dépend du ministère de l'Économie) a annoncé en avril qu'elle prendrait le contrôle des opérations de Gazprom Germania dans l'intérêt de l'Allemagne et de l'Europe.

Des stocks de gaz impossible à remplir

L'Allemagne rencontre actuellement d'importantes difficultés en matière d'approvisionnement énergétique qu'elle doit à sa forte dépendance au gaz russe. A 55% avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, Berlin est parvenu à la réduire à 30%. Mais la réduction des livraisons de Gazprom met en péril ses stocks de l'hydrocarbure en prévision de l'hiver. Si début août, le pays était parvenu à atteindre son premier objectif de stockage souterrain de gaz, avec un remplissage de 75% des réserves nationales, celui d'atteindre un taux de 95% d'ici au 1er novembre semble lui échapper.

« Dans tous nos scénarios, nous ne parviendrons pas à [l']atteindre », a déclaré le 18 août le chef du régulateur allemand de l'énergie, Klaus Müller. « Nous n'y parviendrons pas, car certains sites de stockage sont partis d'un niveau de remplissage très bas », a-t-il ajouté. Quant à l'objectif intermédiaire de 85% d'ici à octobre, il n'est selon lui « pas impossible, mais très ambitieux ».

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Des mesures d'économie d'énergie ont donc été annoncées. Le pays impose, par exemple, de plafonner le chauffage dans les administrations et bâtiments publics à 19 degrés à partir du 1er septembre. Il sera même limité à 12 degrés là où les employés exercent un travail physique intensif et sera éteint dans les parties communes comme les couloirs et il n'y aura plus d'eau chaude pour se laver les mains. Dans les entreprises, les températures minimales à respecter seront abaissées.

(Avec agences)