La centrale de Tchernobyl recouverte d'un sarcophage à 1,5 milliard d'euros

Par latribune.fr  |   |  396  mots
L'installation de cette arche d'un coût total de 1,5 milliard d'euros, qui est décrite par la Berd comme la plus grande structure terrestre mobile, a été finalisée en tout juste deux semaines.
Le dôme de 110 mètres de haut pesant 36.000 tonnes empêchera toute fuite de particules radioactives pendant les cent prochaines années. De quoi laisser le temps aux équipes sur place de décontaminer le site.

>>> Article publié le 15/11, mis à jour le 29/11 à 22h.

Tout juste 30 ans après le terrible accident, la centrale de Tchernobyl a enfin un "sarcophage" digne de ce nom. L'énorme masse de béton et d'acier lourde de 36.000 tonnes et haute de 110 mètres déjà assemblée a commencé depuis lundi 14 novembre à coulisser au-dessus de la vielle chape afin d'empêcher que davantage de matériaux nucléaires ne soient libérés dans l'air au cours des cent prochaines années.

"C'est l'aboutissement d'un travail acharné réalisé pendant des années par plusieurs parties en Ukraine et dans le monde entier. Ce nouveau confinement est un succès d'ingénierie sans précédent, c'est une structure extrêmement complexe, construite dans une zone contaminée", a souligné lors du début de l'installation Vince Novak, directeur de la sûreté nucléaire à la Banque européenne pour la reconstruction et développement (Berd), cité par l'AFP.

L'installation de cette arche d'un coût total de 1,5 milliard d'euros - pour un coût total du programme de 2,1 milliards d'euros -, et décrite par la Berd comme la plus grande structure terrestre mobile, a été finalisée en tout juste 15 jours. Conçue et fabriquée par le consortium Novarka, coentreprise des groupes français Bouygues et Vinci, cette nouvelle structure devrait donner du temps aux scientifiques pour enfouir les restes du réacteur accidenté et décontaminer le site. Le travail de démantèlement du réacteur nucléaire de Tchernobyl s'annonce d'ores et déjà d'ampleur et devrait durer plusieurs décennies, commençant au mieux début 2017.

200 tonnes de magma hautement radioactif

Bâti à la va-vite en 1986 au-dessus du réacteur accidenté, le précédent "sarcophage" menaçait de s'écrouler et d'exposer à l'air libre 200 tonnes de magma hautement radioactif, la communauté internationale s'est engagée à financer la construction d'une nouvelle chape plus sûre.

L'ancien sarcophage laissait en effet se former de la condensation lorsque l'intérieur du toit était à une température inférieure à celle de l'extérieur, ce qui avait pour effet de faire rouiller toute structure métallique en contact avec, rappelait récemment le site spécialisé Phys.org. Un problème qui devrait normalement être évité avec le complexe système de ventilation mis en place dans la nouvelle installation.