La France, un des pays européens avec l'eau la moins chère, mais...

Par latribune.fr  |   |  395  mots
"Aujourd'hui les collectivités ont tendance à privilégier la baisse des prix" plutôt que de répercuter une partie des revenus de la facture d'eau sur des investissements, juge hilippe Maillard, président de la FP2E.
L'Hexagone est le troisième pays à proposer l'eau la moins chère parmi 10 nations européennes, selon une étude de la Fédération professionnelle des entreprises de l'eau. Mais le besoin d'entretien des infrastructures risque de faire grimper les prix dans les années à venir.

Le prix des services d'alimentation en eau potable et d'assainissement est inférieur de 13% en France à la moyenne relevée dans dix pays européens. C'est ce que révèle le baromètre NUS Consulting pour la Fédération professionnelle des entreprises de l'eau (FP2E), publié mardi 16 juin. Précision, ce baromètre compile le prix des services de l'eau dans les 5 plus grandes villes de 10 pays d'Europe.

Alors que le prix moyen est de 4,05 euros par m3 en Europe, en France, il atteint 3,52 euros par m3. Le Danemark est le pays où le prix moyen est le plus élevé (6,67 euros), devant l'Allemagne (5,16 euros). De l'eau moins chère que dans l'Hexagone? On en trouve dans deux pays seulement: l'Espagne (2,51 euros) et l'Italie (1,35 euro).

En France, la situation irait même en s'améliorant. Ainsi, l'écart entre les prix en France et la moyenne de ceux pratiqués chez ses voisins européens "s'est accru entre 2013 et 2015", passant de -11% en 2013 à -13% en 2015, a relevé la FP2E dans un communiqué.

L'inflation limitée du prix de l'eau reflète "la compétitivité des services d'eau français", grâce à la "mise en concurrence entre opérateurs privés et publics", a affirmé le président de la FP2E, Philippe Maillard, lors d'une rencontre avec la presse.

Baisse des investissements "préoccupante" dans la rénovation des réseaux

Toutefois, le président de la FP2E, Philippe Maillard estime que "ce ne serait pas surprenant que les prix augmentent (...) dans les cinq à dix ans" en France. En cause: "une tendance à la baisse dans les investissements qui est préoccupante" ces dernières années en France, notamment dans la rénovation des réseaux de distribution et d'assainissement.

"On a beaucoup investi ces vingt dernières années pour construire les réseaux, notamment d'assainissement, et nous avons aujourd'hui un patrimoine qu'il faut entretenir", insiste-t-il. Ces investissements atteignent près de 6 milliards d'euros chaque année, dont 800 millions pour le renouvellement des réseaux. Cette dernière somme dévolue à la rénovation, la FP2E souhaiterait qu'on la double "pour atteindre 1,6 milliard d'euros", indique-t-elle dans son communiqué.

"Aujourd'hui les collectivités ont tendance à privilégier la baisse des prix" plutôt que de répercuter une partie des revenus de la facture d'eau sur des investissements.

(Avec AFP)