La première station d'épuration produisant du gaz de ville inaugurée à Strasbourg

Par latribune.fr  |   |  433  mots
La station peut satisfaire l'équivalent des besoins d'environ 5.000 logements à basse consommation.
La grande nouveauté du projet strasbourgeois est de produire à partir des eaux usées du biométhane de qualité, directement injecté dans le réseau de gaz naturel.

1,6 million de m3 de biométhane par an. Voici ce que fournira au réseau de gaz de ville la station d'épuration inaugurée mardi 8 septembre à Strasbourg par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.

Présentée par ses promoteurs comme une première mondiale, la station tire le biométhane des eaux usées et l'injecte directement dans le réseau de gaz de la métropole alsacienne. Elle peut satisfaire l'équivalent des besoins d'environ 5.000 logements à basse consommation.

Un biométhane de haute qualité

Quatrième station d'épuration de France, installée au bord du Rhin, la station de Strasbourg utilise un procédé de méthanisation qui en soi n'est pas nouveau: il s'agit d'une fermentation, via des bactéries, des boues d'épuration, ces résidus de fin de parcours dans le traitement des eaux usées. Cette "digestion" génère du biogaz, souvent valorisé en électricité ou en combustible.

La grande nouveauté du projet strasbourgeois, baptisé Biovalsan et lancé en 2012, est d'en faire un biométhane de haute qualité, en le purifiant et en le débarrassant du gaz carbonique qu'il contient, puis de l'injecter dans le réseau de gaz naturel.

Plus de 2 millions d'euros de la Commission européenne

Des barrières réglementaires entravaient jusqu'à l'an dernier la route au biométhane des stations d'épuration. Mais le cadre réglementaire a été modifié en juin 2014 pour autoriser et soutenir la production de biogaz à partir des boues d'épuration des stations.

Biovalsan, soutenu par un financement de plus de 2 millions d'euros de la Commission européenne, est porté par la Communauté urbaine de Strasbourg, Réseau GDS et Suez Environnement.

Plus de soixante stations pourraient être équipées avant 2020

"Le projet que nous inaugurons aujourd'hui est, je l'espère, le premier d'une longue série", s'est réjouie la ministre peu avant l'injection des premiers mètres cubes de biogaz "A l'horizon 2020, plus de soixante stations d'épuration pourraient être équipées" en France, pour produire de quoi alimenter plus de 40.000 ménages (500 GWh par an), espère notamment Ségolène Royal.

"Ce projet illustre aussi l'économie circulaire qui transforme les déchets en énergie", a-t-elle souligné.

Si le gaz naturel reste encore à court terme utile pour la transition énergétique car il émet moins de gaz à effet de serre que le charbon ou le fuel, à moyen terme cependant "la France doit progressivement substituer le gaz naturel par du biogaz", estime la ministre, afin de "respecter ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre".

(Avec AFP)