La solvabilité d'EDF menacée par les EPR britanniques

Par latribune.fr  |   |  229  mots
Le soleil se couche derrière les transformateurs de la centrale nucléaire Hinkley Point B d'EDF Energy à Bridgwater.
Le projet d'Hinkley Point, un énorme complexe nucléaire à 33 milliards d'euros, va peser sur les comptes d'EDF et de ses partenaires chinois, a souligné Moody's dans une note. Le groupe français a annoncé qu'il allait procéder à des cessions afin de compenser l'impact de cet investissement conséquent.

L'envergure et la complexité du projet de construction de deux réacteurs nucléaires de type EPR en Grande-Bretagne par EDF, China General Nuclear Power Corporation et China National Nuclear Corp aura un effet négatif sur la solvabilité de ces entreprises, selon l'agence Moody's.

"EDF (...) dont il est prévu que la participation soit majoritaire dans le projet, verra une pression s'exercer sur ses ratios de solvabilité", estime l'agence de notation dans un communiqué publié lundi 28 septembre.

Cessions en vue

Elle ajoute cependant s'attendre à ce qu'EDF prenne des mesures pour en atténuer les effets financiers. Le PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy, a récemment indiqué qu'EDF consoliderait par intégration globale son investissement dans le projet de construire deux EPR à Hinkley Point et que le groupe devrait en conséquence procéder à des cessions.

Il a ajouté qu'EDF était en discussion avec S&P et Moody's pour limiter à un cran la baisse de sa notation en tant qu'émetteur mais qu'il maintenait l'objectif d'un cash-flow après dividende positif en 2018.

Un projet à 33 milliards d'euros

Le coût total du projet d'Hinkley Point est estimé à 24,5 milliards de livres (33 milliards d'euros environ) par la Commission européenne alors qu'EDF chiffrait sa construction à quelque 16 milliards de livres en 2013. Cela équivaut à environ 12% du total des actifs du groupe français, représentant 271 milliards d'euros, a souligné Moody's.

(Avec Reuters)